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96 LETTRE SUR LES TROIS BURCHARD. tionale, est daté de la 33 e année du règne de Conrad. Vous dites qu'il faut substituer le nom de Rodolphe à celui de Conrad. Mais tous les autres indices de la charte sont contre vous. Le nom de l'abbé Mayeul, mort en 994, ne se trouverait pas dans cet acte , s'il était de 1025, comme vous le prétendez. Le seul motif que vous ayez eu pour adopter cette date me semble être la présence dans l'acte d'un Hugo episcopus et cornes Autissio- dorensis, qui serait, suivant vous, celui-là même qui signa avec ces titres les actes du concile d'Anse de 1025 (1). Mais je vous ferai remarquer que le mot Autissiodorensis ne se trouve pas dans la copie authentique de notre plaids ; il n'est pas non plus dans la copie de M. de Rivaz (2), que vous eûtes l'obligeance de me montrer à Lausanne en 1850; cette dernière porte seulement Hugo episcopus et cornes Amulfus. Or rien ne prouve que ce Hugues fût d'Auxerre, ni même qu'il fût comte, car le titre de cornes appartient peut-être à Amulfus. M. de Rivaz proposait même de lire vice-comes Amulfus. Mais c'est trop m'appesantir sur un fait sans importance. J'ar- rive immédiatement à la fin de la notice de Burchard Ier. L'obi- tuaire de l'église Saint-Jean ( ou pour mieux dire de Saint- Étienne) mentionne ce prélat au 10 des kalendes de juillet, sans indiquer, bien entendu , ni l'année, ni la férié de sa mort : vous en concluez qu'il mourut ie dimanche 22 juin 963 , vous fondant, d'une part, sur ce qu'il est rappelé dans un acte de sa mère, du 1 er avril 962 ; et, d'autre part, sur ce qu'on possède un acte de son successeur Amblard , daté de 963, mais dont vous croyez pouvoir reporter la date à l'année suivante, en vous appuyant sur une erreur du scribe. En sup- posant que votre hypothèse fût fondée, je ne vois pas pourquoi vous préférez le dimanche 22 juin 963 ( ce qui est une erreur, (i) Severt, archiep. Lugdun., p. 200. (a) M. de Rivaz, magistrat valaisan, avait consacré nue partie de l'année 1762 à prendre des extraits dans les archives de Cluny , et ce sont ces extraits que M. de Gingins utilise avec tant de proiit pour la science , en les éclairant de sa connaissance du moyen âge.