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82 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Si cette austérité s'attendrit pour mes frères, S'ils trouvent à m'aimer quelques soulagements ; Si Dieu m'entend bénir son nom dans mes tourments- Si mes jours de travail sont mêlés de prières ; Si mon amour de fils, doux au cœur paternel, D'un appui qui la charme entoure votre fille, Et nous aide à porter notre deuil éternel En mêlant sa tendresse aux soucis de famille ; Si tous les trois, le père et l'épouse et la sœur, Celle à qui tu remis mon âme fatiguée Et celle que tes pleurs à son frère ont léguée, Trouvent repos et force abrités sur mon cœur ; Si j'ai mis dans le sang du fils qui vient de naître Un peu du vieil honneur et de la vieille foi, Et si — Dieu permettant qu'il puisse me connaître — Je sais être pour lui ce que tu fus pour moi ; Si, des assauts du mal, ma foi sort agrandie ; Si je me fais un cœur à l'image du tien... Voilà , ma mère ! ô toi par qui je suis chrétien, La seule œuvre durable et je te la dédie. Juin 18 52. Nous avons mouillé de nos larmes ces pages où nous retrouvions, nous aussi, nos propres senlimenls et nos récentes blessures. Un autre , mieux que nous, appréciera la forme et le fond de ces poèmes, dont les Evangiles el la vie du Christ ont fourni les sujets. Pour nous, la forme et le fond nous semblent à la hauteur l'un de l'autre. Parler de Joseph Autran après Victor de Laprade, c'est parler du disciple après le maître. L'un dérive de l'autre. Ils se sont inspirés tous deux à la môme source : la nature. Seulement, chacun a suivi sa pensée, pris possession de son