Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                    81
La nuit s'est faite en moi depuis cette heure affreuse ;
La source de mon sang me semble avoir tari,
Je cherche une espérance en mon cœur appauvri ;
Vous seule et Dieu savez l'abîme qui s'y creuse.

C'est par vous que j'aimais, que j'essayais le bien ;
J'ai perdu ma lumière et ma raison de vivre ;
Mais vous me rendrez digne, ô mère ! de vous suivre,
Votre esprit, de là-haut, visitera le mien.

Mère ? vous me voyez ; dites, que puis-je faire
Pour vous prouver mon culte et pour qu'il vous soit doux ?
Puisque Dieu vous a prise et vous garde en sa sphère,
Je veux aller à Dieu pour m'approcher de vous.
De ce livre, ici-bas, je vous faisais l'offrande ;
La prière en est l'âme, il fut par vous dicté ;
J'y gravai votre nom, vous l'avez accepté,
Mais vous me demandez, mère, une œuvre plus grande.
Ame sainte, aujourd'hui, tu vois le seul vrai beau,
Dans le seul bien réel à jamais tu te plonges ;
Ton fils dois t'adresser, au-delà du tombeau,
Un plus digne tribut que ce fruit de mes songes.
Mère, toujours active à notre humble foyer,
Vous pratiquiez le bien, tandis que je le rêve ;
Pour le ciel et pour nous, vous amassiez sans trêve
La gerbe de vertus qui vous a fait ployer.
Moi, je me trouve encor, devant Dieu, les mains vides ;
En stériles accords, j'ai dépensé mes jours ;
Mais je veux entreprendre, avec votre secours,
Pour mieux vous honorer, des oeuvres plus solides.
Si la foi m'affermit dans l'amour du devoir,
Si, dans le mâle esprit du chrétien et du sage,
Je suis pur sans orgueil, et doux avec courage,
Et gardant sur moi-même un absolu pouvoir ;
                                                      6