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52 LES TOURISTES A ROME. cune broderie. Malheureusement il n'en a point été ainsi; on a bâti sur les lieux une petite chapelle , où l'on voit une plaque de marbre blanc, d'un demi-mètre carré, sur laquelle on remarque une empreinte de deux pieds, laissée parle Christ au moment de son apparition. Ce n'est qu'une copie, car l'original a été déposé, un peu plus loin, dans la basilique de Saint-Sébastien. Pour donner une légère ressemblance, on aurait dû, au moins, graver celte empreinte sur du bal- salte ; en effet, la voie Appienne était et se trouve encore, dans certaines parties conservées, pavée de larges blocs irréguliere de cette substance. A l'occasion de celte légende et de Saint-Sébastien, je dois faire honorablement mention du frate qui me montra les reliques de l'église et me conduisit dans les Catacombes. J'ai bien mal parlé des custodes, mais je suis heureux de pouvoir excepter le susdit du ridicule jeté sur ses confrères. Il me raconta très-poétiquement la légende du Domine, qwvadis, et, au milieu des Catacombes, sarparole, répondant sponta- nément à mes questions, mettait admirablement bien en scène les grands souvenirs de ces lieux célèbres. L'enthou- siasme de ce Religieux contrastait avec la figure froide et inanimée d'un Anglais et d'une Anglaise, auxquels le hasard m'avait réuni. Ces deux touristes étaient accompagnés de l'inévitable cicérone, qui leur traduisait en détestable français le beau langage du frate. En sortant des entrailles de la terre, mon moine ne put s'empêcher de lever les épaules a l'adresse des Anglais ; quant à moi, il fut très- satisfail de ma tenue et, pour me prouver son contentement, il me fit présent d'une assez mauvaise gravure d'après une excellente madone de Balloni, exposée dans l'église par un R. P. jésuite, qui y faisait des prédications. La tradition nous enseigne que saint Pierre fut crucifié sur