Revue du Lyonnais » série 1 - n°11 ( 1840 ) » pp.450

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piquante des mœurs, des coutumes des habitants de la fumeuse
(fameuse) ville de Santetiève, puissant arsenal du boiteux
mari de Vénus ; de la mer de Fêron (Furan), fille ainée du
Grand Océan, à l'extrémité de la plaine forèzienne; des cam~
pagnes Grangeloriennes et des âpres monts Rochetaliens ;
de Chavanelet qui, d'un rapide cours et de ses flots bouillants-
grondants, arrose le travers de l'un de nos faubourgs, traînant
avec soi un sable d'or; de cette délicieuse iletle, jardin fécond,
abondant et fertile verger, second paradis terrestre, qui est
le plantureux Pré de la Foire ; des bouches infernales nommées
la Mina, la Viala, la Bouta-Clament. L'autre (Papire-Masson),
disait avec plus de simplicité : « Furania, qui a pris le nom du
bienheureux saint Etienne est au pied du mont Sainte-Barbe...
Non loin de là s'élèvent trois hautes montagnes d'où sortent
continuellement des flammes ardentes : la première appelée la
Mine, la seconde la Viole, la troisième la Bute. Dans leur sein
se trouve un charbon de pierre que les habitants emploient
enplacede bois... et pourpréparer de la bonne chaux            Les
habitants ont aussi des carrières d'une pierre couleur de
cendre dont on se sert pour l'embellissement des édifices .
Une superbe croix de celte pierre fut élevée dans l'île qui
porte le nom de Pré du Marché et de la Foire            Cette ville
est célèbre dans toute l'Europe par l'industrie de ses habitants
qui ont des ateliers semblables aux forges de Vulcain, où se
fabriquent toutes sortes d'objets de quincaillerie, les armes
de chasse et de guerre       Sept cents ouvriers au moins sont
employés à cette fabrication        Chavanelet est un petit ruis-
seau, mais dans son rapide cours il charrie de l'or        Son eau
a la propriété de blanchir le linge sans savon (i). »

   (1) Que les temps sont changés! Nos ruisseaux ne roulent plus qu'un sable
mêlé de mica quelquefois oxidé, ce qui peut lui donner quelque ressemblance
avec de l'or. Le mélange des immondices de la ville en a rendu les eaux
sales et bourbeuses, et c'est à force de savon qu'on parvient à blanchir le linge.
Le foyer ardent de la Viole, près le Clapier est complètement éteint, celui de
la Ricamarie (calceria inflammata, mine enflammée depuis au moins 400 an*