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306 Ce furent là les commencements d'un nouvel ordre de choses que Virgile annonçait depuis longtemps, Magnus ab integro seclorum nascitur ordo Jam nova progenies cœlo demittitur alto ( t ) , • mais que le mauvais génie d'Antoine avait retardé de dix ans et avait failli ajourner à jamais. Vainqueur de cet esclave de l'Orient, Auguste changea le sphinx de son anneau pour une tête d'Alexandre qui avait, comme lui, triomphé de l'A- sie. Plus tard, il remplaça ce signe par sa propre effigie qu'il fit graver par Dioscoride, lorsqu'en contemplant son ouvrage, il sentit qu'il avait pris rang parmi les grandes per- sonnalités historiques. Pour qu'il ne manquât rien à son pouvoir suprême, six ans après la mort de Virgile (l'an de Rome 741), il fut nommé souverain pontife; dans cette cir- constance, il donna la preuve d'une intelligence élevée -, il fêta au feu plus de deux mille volumes de prophéties grec- ques et latines ; mais il honora et plaça dans deux boites do- rées, sous le piédestal de la statue d'Apollon Palatin, les livres sibyllins, pour lesquels notre poète, par une rencontre significative, avait plusieurs fois professé son respect, et qui, sans aucun doute, contenaient les fondements de cette reli- gion politique, instrument puissant de l'accroissement de Rome, but de tous les vœux et de toutes les restaurations du premier empereur. Il renouvela les vieilles cérémonies patriotiques qui étaient tombées en désuétude , et qu'il restreignit dans les bornes de la décence ; pour rendre hommage à tous les grands hommes qui avaient contribué à la puissance de Rome, il fit élever leurs images triomphales sous les portiques de son (1) Edog. IV.