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                                 S 2 2'
  Ce qu'il estime dans le travail de la terre, ce sont moins les frurte
  qu'il rapporte, que les mœurs qui l'accompagnent.Que dis-je, il
  estime moins le travail lui-même que les vagues méditations que
  l'on trouve dans l'infini de l'horizon, dans les mystiques émana-
 tions du monde! Pourquoi ces continuels appels auxfleuves,aux
 forêts, aux vallées ! pourquoi cet insatiable besoin d'ombres
 vastes et profondes ! pourquoi cette incessante prière à la
 fraîcheur, à la pureté qui inondent leurs abris? Pourquoi
 cet enthousiasme pour les oeuvres naturelles, pour les formes
 harmonieuses des animaux, pour les lois qui régissent leurs
 républiques ? pourquoi cette admiration passionnée pour
 l'ordre de la nature? Nous pouvons aujourd'hui vous com-
 prendre, ame sublime! Alors aussi l'ordre manquait parmi les
 êtres libres • vous le cherchiez dans les êtres soumis à la fa-
 talité. Le monde moral était troublé par toutes les corrup-
 tions de la sensualité et de l'intelligence; vous avez tourné vos
 regards vers le monde matériel où Dieu se charge de per-
 pétuer lui même cette virginité et cette harmonie dont
 vous étiez avide. Vous vous êtes penchée sur le sein maternel
 de la nature pour savoir si vous n'y entendriez point les tres-
saillements d'un nouvel enfantement moral, si vous n'en
verriez pas sortir ce Verbe qui allait descendre du ciel !
     Dans les commencements, Rome fut une ville de labou-
reurs; enfermée dans ses collines, et dans les montagnes qui
les dominent, elle se prépara par les travaux de l'agriculture
à ceux de la guerre; souvent elle alla prendre ses généraux
à la charrue. Plus tard, lorsque pour conquérir l'Italie et
les provinces lointaines, ses paysans eurent été transformés
en soldats, ils n'eurent pas, au retour de leur expéditions de
plus douce récompense que de revoir leurs champs et de s'y
délasser. Au milieu même de la fureur des proscriptions,
les partis enivrés du sang de leurs victoires, allaient goûter
dans les villas les plaisirs simples et purs de la campagne.