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   Enfin, pour compléter cette régénération du crédit, il fau-
drait que le gouvernement autorisât les receveurs-généraux
des finances à émettre, pour le compte et au nom de l'état,
des effets de circulation payables dans tous les chefsJieux de
département, à un nombre fixé de jours de vue, et portant
intérêts à un taux donné depuis le jour de l'émission jusqu'à
celui du visa. On comprend tout ce qu'une telle institution
comporterait de facilités pour le commerce ; elle serait avan-
tageuse aussi pour l'état qui pourrait, sans augmenter aucu-
nement ses dépenses, réaliser un bénéfice basé sur la mo-
dicité de l'intérêt dont ces effets de circulation seraient pas-
sibles.
   Combinée avec la nouvelle organisation du travail, cette
régénération du crédit produirait un immense résultat. Ce-
pendant, pour compléter les facilités utiles au développement
de la consommation des produits industriels, il faudrait amé-
liorer aussi le système de la législation de nos douanes, et nos
institutions commerciales.


                              VI.

   Les douanes sont une réminiscence féodale, continuée de
 nos jours au grand détriment des consommateurs et de la pros-
 périté industrielle des nations.
   Les anciens seigneurs, trouvant plus commode de vivre aux
 dépens des travailleurs que de travailler eux-mêmes, avaient
réussi, par l'emploi brutal de la force matérielle, à rendre
hommes et choses corvéables à leur profit. Le pouvoir royal,
 en réussissant après de longues luttes à prédominer sur les
hobereaux de la féodalité, s'était bien gardé de supprimer les
 droits de douanes'que l'ignorance des sages enseignements de
l'économie politique lui faisaient considérer comme des sources
 puissantes de revenus. Le ministère éclairé de Colbert avait
 en vain essayé de réduire considérablement la quotité de ces