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380 Maintenant on a vu le mal, est-il besoin d'indiquer le re- mède? On comprend, sans doute, que ce remède serait la suppression absolue des douanes. Cependant, il faut avouer qu'une si utile réforme ne pour- rait être brusquement opérée sans produire des perturba- tions dangereuses. Il faut diminuer successivement les droits de douanes de telle sorte que les monopoles actuels, dont on doit reconnaître les droits tout en blâmant les lois qui les ont produit, voient leurs intérêts ménagés par une transition pru- demment dirigée. Cette voie nouvelle conduira les industries nationales à une prospérité jusqu'à ce moment inconnue, mais qui sera complète le jour seulement où les douanes se- ront entièrement supprimées. VII. L'organisation des industries, des institutions qui s'y ratta- chent et des moyens d'action qui servent à les exploiter^ lais- sent beaucoup à désirer et forment aussi des obstacles nuisi- bles au développement plus complet des consommations pos- sibles. Sans tenir compte de la différence des temps , des mœurs et des besoins, les gouvernements actuels suivent encore, pour la plupart, les principes qui étaient en usage et en va- leur au commencement de ce siècle ; et cependant quelle dif- férence entre les deux époques ! On se battait, il y a quarante années, pour conserver ou consolider des libertés récemment acquises, ou pour obtenir des succès militaires , glorieux sans doute, mais stériles ; tandis qu'aujourd'hui chaque na- tion lutte pour augmenter la prospérité de ses industries, combat plus noble qui doit avoir pour résultat certain d'au- gmenter le bien être de l'humanité. Il faut donc maintenant que la politique soit subordonnée à l'industrie, il faut que le succès de l'industrie soit son prin-