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     Là, dans le presbytère, le jeune étudiant associé aux de-
 voirs de son maître, recevait des impressions qu'ailleurs on ne
 rencontre pas : les cérémonies du culte, les chants pieux, les
 prières du soir, des visites aux malades, aux indigents des
 secours, tous ces petits enfants que l'on baptise ornés de
 rubans roses, ces premières communions qui exaltent,
 ces joyeuses épousailles, ces bénédictions d'agonisants et
 ces messes de mort où l'église redit des douleurs si vraies;
 tout cela porte à l'ame, et ne peut que laisser dans le
 cœur de l'enfant un levain de poésie qui fermente plu»
 tard.
    Pour de pauvres intelligences ces impressions ne sont
 rien, mais elles sont tout pour des organisations privilé-
 giées, comme celles de De Loy. Aussi ne l'ont-elles jamais
 quitté!
    Et encore, à cette époque, le prêtre reprenait son carac-
 tère sacré. La dignité sacerdotale s'était retrempée dans les
 persécutions et dans l'exil, le pasteur rentrait avec tout
 l'intérêt qu'inspire l'homme qui a lutté avec avantage
 contre l'adversité, il rentrait avec l'expérience sur lui-
 même de toutes les misères humaines j il revenait donc
 meilleur.
    Qu'on ne s'étonne donc pas si, plus tard, De Loy, élevé
dans ces pratiques religieuses, a si bien compris l'auteur
du Génie du Christianisme, et lui a voué un culte qu'il a
poussé jusqu'à l'idolâtrie.
    Le curé de Plancher-Bas épuisa bien vite sa science
sur lui ; il fallait à notre écolier d'autres maîtres. Il entra
au lycée de Besançon où il eut pour professeur un homme
d'un rare mérite, M. Genissel, dont la mort récente est
plèurée par tous les amis de la bonne littérature.
    Mais un collège pour De Loy devenait une prison : là dés
verroux, puis des études, des récréations comptées à
l'heure, des inspirations commandées, des promenade»
sans solitude, sous l'œil d'un régent, quoi de plus oppres-