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DE L'ÉDUCATION PAR LES LETTRES. La rhétorique a été regardée comme le vain talent de tresser d'inutiles périodes, comme l'art de parler beaucoup à l'usage de ceux qui n'ont rien à dire. De tout temps elle a souffert de rudes attaques; elle a vaillamment combattu ^ elle a eu bien des noms tués sous elle depuis Gorgias de Léontium jusqu'à Ces- tius de Smyrne, depuis le Gaulois Minervius jusqu'au jésuite Colonia. En général elle a porté malheur à ses amis : le nom de rhéteur est devenu une injure. Peut-être aussi sont-ce ses amis qui lui ont porté malheur. Quoiqu'il en soit, quelques mots de justification ne seront nullement superflus. Toutes les méthodes d'enseignement se réduisent à deux systèmes. L'un peut se désigner sous le titre d'enseignement pratique : l'instruction est son principal but ; le savoir, sa dernière fin. Il considère l'esprit de son élève comme un édifice tout cons- truit où il s'agit de faire entrer la plus grande quantité possible de connaissances. Tout enfant, élevé exclusivement d'après cette méthode, possède une petite pacotille d'érudition, dépo-