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féodaux morceîlèrent le territoire en une foule de principau-
tés distinctes les unes des autres. La féodalité s'implanta sur
la monarchie. C'est là l'origine des comtes du Forez de la pre-
mière race, qui, de simples gouverneurs de province, se ren-
dirent indépendants en s'arrogeant un fief héréditaire. C'est
vers la fin du VIIIe siècle que Guillaume I er , gouverneur du
territoire lyonnais qui est entre la Saône et la Loire, voyant
la faiblesse et l'éloignement de ses souverains, s'établit insen-
 siblement, et au lieu de résider à Lyon, qui était und grande
 ville, et le passage ordinaire des princes qui allaient en Italie,
 il fixa son séjour dans l'intérieur du Forez, engagé dans les
montagnes et éloigné des grandes communications (1).
    Nous arrivons à une époque où les ténèbres commencent
à se dissiper : les écrivains sont peu nombreux, les faits sont
plus appréciables. Malgré les ravages des guerres civiles, les
 vandalismes révolutionnaires, nous possédons encore un cer-
 tain nombre de mémoires qui peuvent servir utilement à
 faire l'histoire de la localité.
    S'inquiétant fort peu de l'obscurité qui règne sur l'origine
 de Saint-Etienne, nos chroniqueurs modernes arrêtent leurs
 regards sur l'existence d'une petite église, dédiée à Saint-
 Laurent et puisa Saint-Etienne, élevée vers la fin du Xe siècle
 sur les bords du Furan, et autour de laquelle se sont grou-
 pées quelques maisons d'ouvriers, attirés sans doute par le
 Yoisinage du combustible, par la facilité des secours religieux et
 la protection qu'ils reçoivent d'un château construit parles
 comtes du Forez sur le penchant du coteau appelé Sainte-
 Barbe. Des religieux bénédictins desservent ce temple, qui
 est plus tard érigé en paroisse. Il n'en est fait mention qu'en
 1195 (Gallia Christiana. tom. IV). D'ailleurs, le premier curé
 de Saint-Etienne connu est M. Denis Colomb qui vivait en
  1296.
    La souveraineté de cette contrée, qui est entre la Saône

  (i) Histoire consulaire de la ville de Lyon, par Méncslricr.