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185 Dont l'homme d'aujourd'hui ne fasse une denrée, Qui se délivre au plus offrant. La gloire, le pouvoir, l'honneur sont aux enchères ; Les rois vendent la royauté, Les nobles leurs blasons, les soldats leurs bannières, Les nations leur liberté. Au démon de l'argent on signe un pacte à vie, On met son ame pour enjeu : La femme vend son cœur, l'artiste son génie, Et le pontife vend son Dieu! Le sceptre est monnoyé; nos seigneurs portent l'aune, Tyrans plus vils et plus méchants; La bêtise opulente accapare le trône, Les rois ont fait place aux marchands ! Le peuple aux usuriers a, pour quelques centimes, Cédé l'héritage des rois, Et quand il n'a pas faim, sans désirs plus sublimes, Il dort tranquille sur ses droits ! Et les vendeurs sont là ; palais, chaires, portiques, Temples sont par eux envahis. Ils rognent à leur gré les contrats politiques Et les frontières des pays; En deniers, sous leurs doigts, tout se métamorphose : Art, prière, amour, équité; Ils trafiquent du mot et détruisent la chose; Le mensonge est leur vérité !