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11 On peut remarquer que le premier de ces bibliopolos, M. Ulpius Dionysius était affranchi, Avousti Lwertus. Nous en avons vu un autre, Secundus, nommé par Martial ; et le Digeste nous apprend en plusieurs endroits que cette profession était exercée par d'autres individus de la même condition. Passons à ce que nous apprennent les mêmes écrivains sur les bou- tiques de Rome où se vendaient les productions de sa littérature, et que Cicéron appelle tabernœ librariœ (1), Aulugelle, simplement lihrariœ (2). Il n'était pas difficile de les reconnaître au milieu de celles des autres marchands, annoncées qu'elles étaient d'avance par une bigarrure d'affiches placardées sur les piliers voisins (3), et qui indiquaient les titres d'une multitude de livres nouveaux. Horace le dit en termes assez clairs (4), et c'est aussi dans le même sens qu'on doit entendre ce qu'il exprime ailleurs d'une façon moins pré- cise : Mediocribus esse poetis Non hommes, non dî, non concessere columnœ (S). Nous savons plus positivement de Martial que cette même profu- sion d'affiches distinguait également les portes des bibliopoles : Scriptispostibus hinç et inde Mis, Omnes ut cito perlegas poetas (6). Quand on pénétrait dans l'intérieur, l'odorat était saisi de l'odeur de l'huile de cèdre dont on se servait pour éloigner les insectes nui- sibles (7), comme aujourd'hui, dans nos bibliothèques soignées, on (1) Philip., II, 9. (2) Noct. allie, Y, 4. (5) Suivant Baltaglini [Op. laud. p. 29) il s'agirait ici des colonnes des temples dans le voisinage desquels étaient situées ces boutiques. Il est plus naturel d'y voir les piliers des portiques sous lesquels les bibliopoles avaient lenrs établissements. En effet, nous voyons Catulle (Epigr. 38, v. 2) désigner une adresse par le n° de ces piliers. (4) Sat.,1, 4, v. 7 1 . (5) De une poet., v. 372. (6) Epigr., I, 118, v. 11. (7) Martial. Epigr. III, 2, v. 7.—Horat. De arte poc'. v. 3"2 —Ovid. Trist. I, 1, v. 7; III, 1, v. 13.— Ai«on. Epigr. 31, v. 15.