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F 496 l'endroit, mais nous croyons pourtant que les pièces litté- raires ne venaient pas toutes de lui. On se partageait la besogne, et il serait difficile, au surplus, de reconnaître à leur uniforme insignifiance une main plutôt qu'une au- tre. Toujours un ton flasque, décousu, médiocre, et, à part le mandement pour le grand Jubilé, mandement chaleu- reux qui venait de l'abbé Miolan, aujourd'hui évêque d'A- miens, toutes les autres pièces de ce genre n'étaient remar- quables que par une parfaite vulgarité de pensées, de cou- leur et de style. Et cependant, cette voix du premier pas- teur d'un diocèse, voix attendue et écoutée, comme elle aurait une merveilleuse puissance, si elle arrivait forte, persuasive et éloquente, si elle parlait opportunément aux peuples des choses qui se remuent dans le monde; si elle disait où est l'écueil du jour, où est le moyen de l'éviter; si, du haut de la chaire, elle venait avec l'immortalité de la foi combattre les mouvants systèmes que chaque siècle fait succéder à ceux d'un autre siècle ; si elle avait des paroles pour toutes les misères, des consolations pour toutes les souffrances, des rafraîchissements pour tous les cœurs altérés, des encouragements pour toutes les âmes opprimées ! La belle prérogative que de venir ainsi dans mille églises, à la même heure, faire frémir de vivantes pensées de joie et de piété en des chrétiens pressés au sein des églises, et de leur écrire des lettres qui se lisent dans leurs pieuses sociétés comme se lisaient les épîtres de Paul ! Il y a là toute une riche veine de féconde éloquence. L'administration diocésaine comptait enfin, sous le titre de promoteur, un quatrième personnage, dont une plume maligne a tracé le portrait suivant : « Que M. Baron, à cause du respect qu'il mérite, sache qu'il est hors de cause ; mais le reste, cette petite bande où