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85 sur les côtes de Provence , et vous verrez un ciel el une mer d'une couleur qui accoutumera vos yeux à une nature qui, à dire vrai, ne ressemble guère à celle de notre pays defurnée et de brouillards. A notre avis, Guindrand ne s'est pas éloigné de la vérité en faisant son ciel d'un bleu aussi prononcé; mais il aurait dû lui donner plus de trans- parence; il a l'aspect lourd et dur; sa ligne d'horison n'est par droite, mais c'est l'affaire d'un coup de pinceau ; sa mer est vraie, et son premier plan est délicieux. S'il voulait gratter un peu du vermillon dont l'éclat non motivé arrête trop l'œil sur le bonnet du pêcheur, le feu brillerait plus, et les figures ressortiraienl davantage. — Qu'il se méfie des ciels à procédés les épaisseurs ne rendent pas plus les effets de la nature, que les ciels empâtés et poncés de Roqueptan. Sa vue des environs de Lyon est un chef-d'œuvre ; jolis fonds, détails de bon goût, arbres bien faits, rien n'y manque, ni l'air, ni le soleil. HAUDEBOURT-LESCOTCM^). Rousseau etThérèse, peinture de tabatière de Brunswick. HOSTEIN. Nous avons de lui quatre jolis tableaux, infé- rieurs pourtant à ceux qu'il avait envoyés l'année dernière. Sa vue de Terracine est le plus séduisant, quoique il y ait de bonnes choses dans sa vue du lac. JÀCOMIN a exposé des portraits d'une grande ressem- blance. JACQUAND. Les amateurs de bric à brac qui se pâmaient devant les étoffes, les armes, que M. Jacquand prodiguait dans ses compositions sont un peu désappointés celle année; les étoffes sontde bois, et ses bois sont des étoffes. M. Geoffroy Saint-Hilaire payerait cher des êlres semblables aux figures de M. Jacquand, si Dieu leur prêtait vie, mais que Dieu nous en préserve, il y bien assez de monstres comme cela ! LAEMELIN. La Chasteté de Joseph: on ne comprend guère, en voyant Joseph, la passion de Puliphar; mais on comprend très bien, en voyaut Puliphar, la fuite de Joseph : mauvais dessin, mauvaise couleur.