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359 aussi quelle différence entre l'état intellectuel et moral de ces deux époques ! Quels perfectionnements depuis un siè- cle dans le bien-être public et privé, dans les facilités de la vie ; quels progrès dans les arts et dans les sciences ; quelles améliorations dans les mœurs; quels développements dans la morale publique el dans la liberté. Proclamons donc avec effusion et reconnaissance que la ci- vilisation et le bonheur de l'homme sont intimement unis e t dépendent des mêmes causes, le progrès moral et matériel. Et comme les perfectionnements mécaniques sont un des plus puissants éléments du progrès, avouons que le développe- ment passé des machines a puissamment contribué au bon- heur de l'humanité. Il faut examiner maintenant combien se trompent ceux qui redoutant que le mal naisse de l'excès même du bien, décla- ment contre ce développement toujours croissant et le signa- lent comme un imminent danger de bouleversement et de ruine pour la société, III. Au dire des trembleurs économiques, deux dangers sont à craindre du développement illimité des machines : Concurrence mortelle aux ouvriers; Production excessive et de plus en plus supérieure aux be- soins de la consommation. Ces craintes sont chimériques et irréfléchies. Essayons ds le démontrer. La découverte et l'application des procédés mécaniques à la production ont toujours eu pour résultat de diminuer con- sidérablement les frais de celte production, et, par conséquent, le prix des choses. Or, on sait que la diminution du prix d'une chose a pour immanquable effet d'en augmenter la consom- mation dans des proportions qui dépassent de plus en plus