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temps ennemi do l'Empire ne fut point partagée par la majorité des
citoyens ; Suétone n'en parle que d'une manière exceptionnelle :
et tamen non defuerunt, etc. Il venait de rapporter, en effet, que la
mort du tyran causa à Rome une joie universelle, et qu'on vit le
peuple parcourir la ville couvert au pileus, en signe d'affranchisse-
ment : Tantumque gaudium publiée prœbuit ut plebs pileata tota
urbe discurreret (1). Aurelius Victor le dit également, non seule-
ment de la capitale, mais des provinces mêmes : Cœterum adeo
cunctœ provinciœ, omnisque Roma interitu ejus exsultavit , ut
plebs induta pileis manumissionum, tanquam sœvo exempta do-
mino triumpharet (2).

 nons de le voir dans Suétone, et nous le voyons aussi dans Tacite (Hist., II,
 2). A divers intervalles parurent plusieurs faux Nérons, comme nous l'ap-
prennent quelques historiens, outre le biographe des Césars : Tacite, (Hist.
H, 8), Dion Cassius, ou plutôt son abréviateurXiphilin (Ilisl.rom. LXIV, 751),
Zonàras {Annal. XI, 13 et 18, éd. reg. tom. I, pp. S73 et S78). Plus tard,
 c'était une opinion assez répandue parmi les chrétiens que Néron devait re-
 paraître un jour dans la personne de l'Antéchrist; on la trouve mentionnée
parLaclance [De mort, persecut., II), saint Augustin (XV De civit. Dei. XIX,
3), Sulpice Sévère (Dialog. II, 16 ; Sacr. Hist. II, 40).
     (1) hoc. laud.
    (2) Epit. V. — On mettait le pileus sur la tête d'un esclave, lorsqu'on l'af-
franchissait; des nombreux écrivains qui nous l'apprennent, je ne citerai que
ce versdePlaute [Amphitr. I, 1, v. 306) :
               Ut ego hodie raso capite calvus capiam pileum.
Il devint ainsi le symbole de l'affranchissement, et l'on disait figurément en ce
sensadpileum vocare (Sueton., Tiber. IV;—Senec, Epist. XLVII, etc.). Sur les
médailles la liberté personnifiée porte ordinairement à la main celte coiffure,
comme son attribut principal ; elle figure également, entre deux poignards,
sur les médailles de Brutus qui rappellent l'assassinat de César par la légende
EID. MAR. On peut consulter l'ouvrage de Th. Raynaud, sous le pseudo-
nyme de Solerius : De pileo cœterisque capilis tegminibus ; et la dissertation
plus rare de Venuti : De dea Libertate, ejusqae cultu apnd Romanos. Romœ,
 1762, in-4°. Le pileus serait donc le seul bonnet emblème de la liberté, au
lieu que le bonnet phrygien, qui fut si niaisement adopté par l'ignorance de
nos républicains, n'était que la coiffure d'un peuple efféminé, celle des eu-
nuques et des esclaves.