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409 temps ennemi do l'Empire ne fut point partagée par la majorité des citoyens ; Suétone n'en parle que d'une manière exceptionnelle : et tamen non defuerunt, etc. Il venait de rapporter, en effet, que la mort du tyran causa à Rome une joie universelle, et qu'on vit le peuple parcourir la ville couvert au pileus, en signe d'affranchisse- ment : Tantumque gaudium publiée prœbuit ut plebs pileata tota urbe discurreret (1). Aurelius Victor le dit également, non seule- ment de la capitale, mais des provinces mêmes : Cœterum adeo cunctœ provinciœ, omnisque Roma interitu ejus exsultavit , ut plebs induta pileis manumissionum, tanquam sœvo exempta do- mino triumpharet (2). nons de le voir dans Suétone, et nous le voyons aussi dans Tacite (Hist., II, 2). A divers intervalles parurent plusieurs faux Nérons, comme nous l'ap- prennent quelques historiens, outre le biographe des Césars : Tacite, (Hist. H, 8), Dion Cassius, ou plutôt son abréviateurXiphilin (Ilisl.rom. LXIV, 751), Zonà ras {Annal. XI, 13 et 18, éd. reg. tom. I, pp. S73 et S78). Plus tard, c'était une opinion assez répandue parmi les chrétiens que Néron devait re- paraître un jour dans la personne de l'Antéchrist; on la trouve mentionnée parLaclance [De mort, persecut., II), saint Augustin (XV De civit. Dei. XIX, 3), Sulpice Sévère (Dialog. II, 16 ; Sacr. Hist. II, 40). (1) hoc. laud. (2) Epit. V. — On mettait le pileus sur la tête d'un esclave, lorsqu'on l'af- franchissait; des nombreux écrivains qui nous l'apprennent, je ne citerai que ce versdePlaute [Amphitr. I, 1, v. 306) : Ut ego hodie raso capite calvus capiam pileum. Il devint ainsi le symbole de l'affranchissement, et l'on disait figurément en ce sensadpileum vocare (Sueton., Tiber. IV;—Senec, Epist. XLVII, etc.). Sur les médailles la liberté personnifiée porte ordinairement à la main celte coiffure, comme son attribut principal ; elle figure également, entre deux poignards, sur les médailles de Brutus qui rappellent l'assassinat de César par la légende EID. MAR. On peut consulter l'ouvrage de Th. Raynaud, sous le pseudo- nyme de Solerius : De pileo cœterisque capilis tegminibus ; et la dissertation plus rare de Venuti : De dea Libertate, ejusqae cultu apnd Romanos. Romœ, 1762, in-4°. Le pileus serait donc le seul bonnet emblème de la liberté, au lieu que le bonnet phrygien, qui fut si niaisement adopté par l'ignorance de nos républicains, n'était que la coiffure d'un peuple efféminé, celle des eu- nuques et des esclaves.