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423 Chaîne de fleurs qui se balance Indissoluble entre elles deux I Pour mourir, jeter de la rive En pleurant son dernier regard, Et dans les flots, pâle et craintive Envoyer sa vie au hasard ! Puis dans les ondes se débattre Tant que brisant un fol espoir L'ange de mort vienne s'abattre Sur l'autre ange qui vient de choir ! La nuit, joyeux de son aubaine, Quelque matelot, en sifflant, Viendra peser l'or de ta chaîne. Autour de ton cou tout sanglant ; Tes beaux habits tachés de fange Pour sa femme il te les prendra, Et nue, au flot qui tourne et change Du pied il te repoussera ? Plus tard, sur la grève mouillée A toi des cailloux pour chevet ! Quelques brins de paille souillée, Pour vêtements et pour duvet l Toi qui rougis quand ton pied foule Tout nu de frais tapis soyeux, Sur toi les regards de la foule, Et du limon dans tes cheveux !