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  nôr qu'au milieu du libre arbitre accordé au commerce, au
  milieu de cette absence presque complète de garanties mo-
 rales, le crédit soit aussi confiant et aussi empressé et le com-
  merce aussi développé et aussi actif. Si une organisation aussi
  incomplète à pu obtenir de tels succès, quels succès plus
  grands n'obtiendrait pas une organisation plus sagement com-
 binée! J'essaierai d'indiquer rapidement et sommairement les
 principales bases qu'il me semblerait convenable d'assigner à
  celte régénération si utile.
    Tous les citoyens, exerçant une même profession dans une
 même localité, éliraient un syndicat choisi par eux et parmi
 eux. Ces syndics, renouvelés tous les ans, auraient diverses at-
 tributions, au premier rang desquelles serait une surveillance
 morale sur la manière d'opérer de leurs confrères. Toute in-
 fraction à la loyauté, toute marche imprudente ou téméraire,
seraient l'objet d'une enquête attentive, mais discrète, par le
 syndicat qui examinerait les faits, et qui, après avoir entendu
l'industriel soupçonné et, s'il y avait lieu, la partie plaignante,
prononcerait contre l'industriel convaincu pour la première
 fois un avertissement paternel, non rendu public, et dont les
termes seraient consignés dans ses archives (1). La récidive
 ou la persistance suffisamment prouvées dans une enquête
préalable, serait dénoncée par le syndicat au tribunal ar-
bitral dont j'ai déjà parlé à propos de l'organisation du tra-
vail. Ce tribunal, assisté d'un nombre fixe d'industriels de la
même localité, indiqués par le sort, et siégeant comme jury,
prononcerait contre l'accusé convaincu, pour la première
fois, une admonition officielle, et pour la seconde fois, défense,

    (1) Je ferai remarquer que cette Institution d'un syndicat professionnel
n'a rien de nouveau. Déjà, maintenant, plusieurs professions, qui ont essen-
tiellement besoin d'inspirer une confiance, basée sur la sévère moralité des
titulaires , ont des syndicats semblables à ceux que je propose, non seule-
ment par la forme, mais encore par les attributions.
   Il s'agirait donc seulement de convertir l'exception en règle générale.