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378 etforme un obstacle universel qui porte dommage à toutes les industries. On sait, en effet, que les marchandises qui traver- sent une ligne de douanes sont, sans exception, soumises à une inspection méticuleuse et sévère qui, dans son zèle trop souvent maladroit, dérange, flétrit ou détériore même les pro- duits qu'elle examine. Cet inconvénient est bien plus grave qu'il ne le paraît au premier abord, il nuit plus spéciale- ment au commerce de transit, branche importante et lucra- tive qu'une complication de circonstances défavorables me- nace d'enlever à la France. D'autres considérations peuvent compléter encore l'énumé- ralion des funestes conséquences du système des douanes. Le droit de préemption qui excite à si juste titre les récla- mations des négociants est un raffinement fiscal dont la por- tée est des plus nuisibles. Sans doute, puisque le système des douanes existe, il faut se précautionner contre la fraude, mais ne peut-on abriter les intérêts du trésor sans porter dommage au commerce, et, dans les circonstances où le droit se calcule ad valorem, ne pourrait-on restreindre à 24 heures le droit de préemption et obliger à un surprix de 20 pour 0/0 la faculté d'exercer ce droit, dont les lois actuelles permettent à la douane d'user moyennant 10 pour 0/0 de surprix et pen- dant un délai de trois jours, délai dont la prolongation est facultative à la volonté de cette administration. Ne pourrait-on, comme cela est établi aux États-Unis, supprimer, sauf certaines exceptions, l'humiliante visite sur la personne ? Ne pourrait-on, enfin^ abolir une foule de formalités sans utilité réelle qui ne servent qu'à retarder et à entraver les opérations commerciales ! Ces réformes avantageuses et désirées ne porteraient aucun, ou tout au plus un très minime préjudice au trésor public ; elles seraient cependant très-favorables aux industries et sur- tout très-agréables aux industriels et aux voyageurs. Et, d'ailleurs, considérés même comme faisant partie des