Revue du Lyonnais » série 1 - n°11 ( 1840 ) » pp.379

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revenus publics, les droits de douane n'ont pas l'importance
qu'on serait tenté de leur attribuer.
   Ces droits produisent, en moyenne, cha-
que année                                  105,000,000 fr. «
   De quoi il faut déduire :
   Frais de service. . . . 24,000,000
  Escomptes                   1,000,000
   Primes à l'exportation. .  7,000,000 ) 33,000,000
  Restitution ou répartition
d'amendes                     1,000,000
     Il reste net au trésor                   72,000,000 fr. »
   Ces chiffres, extraits de documents officiels, donnent lieu à
quelques remarques dignes d'attention.
   Le coût du service de cette Administration représente la
trente-unième partie des dépenses totales qui figurent au
budget.
   Les frais de perception spéciale prélèvent la vingt-troisième
partie du produit brut des douanes. Cette proportion est exces-
sive et tout à fait en dehors des principes qui veulent qu'un
impôt ne coûte que 10 à 12 pour 0/0 au plus pour frais de
perception.
   On n'est cependant pas étonné de cette dépense énorme du
service actif, quand on considère que l'Administration des
douanes entretient une véritable armée, militairement orga-
nisée, et composée de 26,000 hommes, plus encore un per-
sonnel d'employés dans les bureaux qui ne s'élève pas à moins
de 3,000 hommes.
   Ainsi, 29,000 hommes valides sont employés à contrarier la
 production au lieu de lui consacrer leur intelligence et leur
 force !
   Ajoutons, enfin, pour compléter ce tableau, que les droits
 de douanes, comme tous les droits analogues, provoquent à
 la contrebande et à la fraude, et contribuent ainsi à jeter un
 germe de démoralisation et de vices dans le pays.