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lesquels il lutte.11 semble même que, depuis quelques années,
on veuille ramener le gouvernement au système vicieux suivi
 avant 1830.
   Et pourtant les intérêts industriels ont beaucoup à souf-
frir non seulement de l'élévation des tarifs, mais encore de
l'action même de la douane ! Et pourtant le système des doua-
nes nuit aux intérêts matériels et moraux des peuples; il aug-
mente l'indigence par l'accroissement que l'impôt ajoute au
prix naturel des choses, et par les occasions de travail dont il
prive ainsi les nations en empêchant le développement des
consommations possibles !
   La prospérité industrielle d'un pays repose sur l'écbange
international des produits. Il est donc évident que toute me-
sure qui élève un obstacle au libre développement des
échanges est nuisible à la prospérité industrielle.
   Les partisans du système des douanes s'appuient surtout
sur le grand mot de protection indispensable aux industries ;
sans s'apercevoir que la protection telle qu'ils la demandent
constitue un monopole en faveur de quelques-uns au préju-
dice de tous, et perpétue l'esprit de routine et l'absence de
tout progrès en paralysant l'émulation (1).
   Ainsi les droits protecteurs de l'industrie française des fers
obligent la nation à payer le fer beaucoup au-dessus du prix
auquel s'établirait nécessairement ce produit si l'introduction
des fers étrangers était libre. Et non seulement les fers na-
tionaux coûtent infiniment plus cher que les fers étrangers ,
mais ils sont moins avantageux que ces derniers pour certains
emplois.
   Il résulte nécessairement de ce fâcheux état de choses que
le prix trop élevé du fer empêche d'appliquer ce produit à

   (1) Pendant la dernière enquête industrielle effectuée en France, un fa-
bricant auquel on indiquait certains procédés nouveaux découverts à l'étran-
ger répondait naïvement : « Qu'ai-je besoin de m'occuper de cela puisque je
suis protégé par la prohibition ! » Et il avait raison, car la prohibition lui
assurait la vente de ses produits quelle qu'en fut la qualité.