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 droits ; ses sages doctrines n'eurent qu'un succès incomplet
 et éphémère, les mailles du réseau de douanes qui pesait sur
 la France furent seulement élargies de la commune et de la
 baronnie à la province ; les allégements qui avaient été la
 suite de l'ordonnance de 1664 furent progressivement suppri-
 més, et en 1789 les droits de douanes perçus à la frontière
 française avaient à peu près quadruplé les taux fixés par le
 sage ministre.
    L'assemblée nationale joignit à ses autres titres à la recon-
naissance du pays celui d'avoir supprimé les douanes inté-
rieures ; mais influencée par les fausses idées économiques
de l'époque, elle conserva les douanes à la frontière, et
continua, sauf quelques légères modifications, les tarifs exis-
tants.
   La Convention, dans son admirable empressement à faire
 usage de toutes les armes qu'elle croyait capables* de nuire
aux ennemis de la France, éleva considérablement les tarifs,
et commença l'application de ce système de prohibition qui
se développa de plus en plus jusqu'à la fameuse application
du blocus continental.
   Les funestes événements de 1815 firent cesser forcément
le système prohibitif absolu ; mais les tarifs restèrent extrê-
mement élevés. Sous le prétexte faux et mal habile de pro-
téger les industries nationales, on leur imposa des entraves
 véritablement nuisibles et oppressives.
   Ce déplorable système fut suivi jusqu'en 1830. Cette
glorieuse époque devint le point de départ d'un système
nouveau plus en harmonie avec les intérêts industriels. Nous
avons vu, en effet, depuis dix ans, les prohibitions rempla-
cées par des tarifs, trop élevés sans doute, mais cependant
plus favorables qu'une exclusion absolue. Nous avons vu
aussi des réductions successives diminuer les charges que
produisent les droits de douane.
   Cependant ce nouveau système a été appliqué avec une
•lenteur et une réserve qui témoignent des préjugés contre