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présent et les prospérités de l'avenir, il veut les consacrer
par l'image des vertus du passé : il évoque les ombres aus-
tères des ancêtres :

            HÅ“c genus acre virum, Marsos, pubemque Sabellam,
            Âssuetamque inalo tigurem, Volscosqme terulos
            Extulit ; hœc Decios, Marios, magnosque Camillos,
            Scipiadas duros bello (1)


Dans les Bucoliques, pour plaire à Varus, il avait placé
une sorte de chant dithyrambique en l'honneur de la philo-
sophie d'Epicure qu'il avait étudiée à Milan, avec son ami :

           Namque canebat uti magnum per inane coacta
           Semina terrarumque, auimœque, marisqae fuissent
           Et liquidi simul ignis : ut his exordia primis
           Omnia, et ipse tener mundi concreverit orbis (2).


Dans les Géorgiques, il professe des opinions plus élevées-, il
a renoncé à cette doctrine toute physique des atomes ; il a
étudié à Naples le stoïcisme, le platonisme, toutes les géné-
reuses doctrines sur lesquelles Auguste essayera en vain d'ap-
puyer le colosse de l'empire, mais qui serviront du moins,
sous ses successeurs, à consoler ce qui reste encore de l'an-
tique vertu romaine. C'est à Pythagore, commenté par Pla-
ton qui devint désormais son maître, qu'il emprunte l'idée
de ces beaux vers :

                            Deum namque ire per omnes
            Terrasque, tractusque maris, cœlumque profundum ;
            Hinc pecudes, armenta, viros, genus omne ferarum
            Quemque sibi lenuus nascentem arcessere vitas :


  (1) Georg. lib. II.
  (2) Eclog. VI.