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319 présent et les prospérités de l'avenir, il veut les consacrer par l'image des vertus du passé : il évoque les ombres aus- tères des ancêtres : Hœc genus acre virum, Marsos, pubemque Sabellam, Âssuetamque inalo tigurem, Volscosqme terulos Extulit ; hœc Decios, Marios, magnosque Camillos, Scipiadas duros bello (1) Dans les Bucoliques, pour plaire à Varus, il avait placé une sorte de chant dithyrambique en l'honneur de la philo- sophie d'Epicure qu'il avait étudiée à Milan, avec son ami : Namque canebat uti magnum per inane coacta Semina terrarumque, auimœque, marisqae fuissent Et liquidi simul ignis : ut his exordia primis Omnia, et ipse tener mundi concreverit orbis (2). Dans les Géorgiques, il professe des opinions plus élevées-, il a renoncé à cette doctrine toute physique des atomes ; il a étudié à Naples le stoïcisme, le platonisme, toutes les géné- reuses doctrines sur lesquelles Auguste essayera en vain d'ap- puyer le colosse de l'empire, mais qui serviront du moins, sous ses successeurs, à consoler ce qui reste encore de l'an- tique vertu romaine. C'est à Pythagore, commenté par Pla- ton qui devint désormais son maître, qu'il emprunte l'idée de ces beaux vers : Deum namque ire per omnes Terrasque, tractusque maris, cœlumque profundum ; Hinc pecudes, armenta, viros, genus omne ferarum Quemque sibi lenuus nascentem arcessere vitas : (1) Georg. lib. II. (2) Eclog. VI.