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de ces morceaux corrects, lucides et bruyants qui exigent
plus de force que de souplesse de la part des artistes.
Les morceaux de chant qui ont rempli les intervalles de la
musique instrumentale ont été choisis au gré des exécutants;
ce serait outrepasser le droit de la critique que de leur en
demander compte. Contentons-nous de louer le zèle des
dames et des jeunes gens qui ont bien voulu affronter le ju-
gement public avec les artistes qui sont habitués à le capter.
Schubert a ici des interprètes pleins de sensibilité et d'intel-
ligence ; il y formera avec le temps une école sérieuse qui
détruira peu à peu le faux goût et qui utilisera cette masse
magnifique de choristes dont la vigueur [et la précision se
sont signalées dans les fragments du Siège de Corinthe.
Les applaudissements n'ont point manqué aux artistes pari-
siens qui ont prêté leur concours aux deux concerts. Dans l'air
des Nozze di Figaro, nous avons retrouvé Levasseur, tel qu'il
est à Paris dans ses meilleurs jours , avec cette fermeté mâle
et pure qui est le caractère de son talent. MIle Joly, qui est
justement applaudie sur la scène de Lyon, avait montré dans
les morceaux de la Lucia ce timbre qui vibre si pleinement,
cette conscience qui épelle scrupuleusement chaque note ; on
on apu voir, ce qui manquait à ces qualités lorsque MUe Rieux
est venue chanter son air favori de Robert ; sa manière de
phraser, large et expressive, a brillé tout à coup comme la
lumière, qui semble prêter la vie à la nature, en lui donnant
la forme et la couleur. Par sa voix, par son intelligence, par
ses traits même, Mlle Rieux paraît destinée à recuillir l'héri-
ritage que Mlle Falcon laisse, dit-on , vacant. Qu'elle sache,
comme son modèle, unir à la sage méthode du Conservatoire,
ces audaces que l'ame soutient, que le goût autorise, et sans
lesquelles il n'y a plus aujourd'hui d'art véritable !
Nous serions injustes si nous passions sous silence une des
particularités les plus intéressantes du premier concert. Huit