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161 Telles sont, Messieurs, les Considérations qui ont dû nous arrêter tout d'abord : et si, eri nous y livrant, nous avons paru céder à ce travers, aujourd'hui trop commun, de s'exa- gérer sa mission; il y a dtt moins peu de péril lorsque cette «exagération innocente sert de mesure, non pas à l'in- fluence qu'on ambitionne, mais aux devoirs qu'on s'impose. Heureux si l'importance présumée du cours, dont nous n'acceptons pas sans inquiétude la responsabilité, a pu nous inspirer dignement quand il en a fallu tracer le dessein ! IL 1. Le premier soin de celui qui met le pied sur le terri- toire de là science doit être d'en reconnaître les confins. Aussi, quoique tin vieil adage, reçu chez les légistes, si- gnale la définition comme un mauvais pas; on ne saurait ici l'éviter, et dès à présent nous avons à définir le Droit commercial. — La question semble d'abord se résoudre facilement et le Droit commercial se trouver tout entier au Code de commerce. Et, en effet, ce livre, écrit pour tous ceux qui courent les chances du négoce, n'em- brà ssë-t-il pas dans ses prévisions toutes les phases de leur incertaine fortune ; depuis l'autorisation paternelle, favorable augure, qui encourage les espérances de la jeu- nesse, jusqu'à la réhabilitation, qui rend au spéculateur malheureux un nom sans tâche et un repos sans remords? Toutefois, en y regardant de plus près, on y rencontre d'étonnantes lacunes : rien n'y indique les caractères es- sentiels des contrats, les procédures à suivre pour en ob- tenir l'exécution, les peines encourues pour les délits et les crimes cachés sous le masque du trafic. C'est que les né- gociants, soumis, il est vrai, à nne discipline particulière, 11