Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                             162
ne constituent pourtant point parmi nous un peuple à part
comme les Juifs du moyen-âge, non plus qu'une caste dis-
tincte comme les marchands Indiens. Membres de la grande
famille nationale, ils en subissent la loi quand elle n'a pas
fléchi d'elle-même en leur faveur. Le Code de commerce,
nécessairement exceptionnel et dérogatoire, rappelle donc,
par son silence partiel, l'autorité de la loi commune, c'est-
à-dire du Code civil, des codes auxiliaires, des statuts par-
ticuliers qui traitent des matières administratives, de la
Coutume enfin, dont les débris subsistent encore sur plu-
sieurs points négligés par les réformateurs modernes. Un
avis du conseil d'état, en date du i 3 décembre 1811, en a
décidé. « Les tribunaux (consulaires), y est-il dit, doivent
juger suivant leur conviction, d'après les termes et l'esprit
du code, et, en cas de silence de sa part, d'après le droit
commun et les usages... » Ces paroles marquent l'étendue
véritable du droit commercial et par conséquent de notre
cours : il comprendra toutes les parties de la législation
française qui régissent le commerce.
   Voilà le champ, non point tel que notre faiblesse l'aurait
souhaité, mais tel que la nécessité nous l'a fait : et le plus
grave inconvénient de ses vastes dimensions, c'est la dif-
ficulté d'une distribution satisfaisante^ c'est le choix péril-
leux d'une méthode.--.Le professeur qui se renferme dans les
limites d'un code spécial, fait prudemment de suivre l'ordre
des articles, de les soumettre isolément à une complète
analyse, et d'observer de l'un à l'autre la transition tracée
par le législateur. Cette méthode qu'on nomme exegéti-
que, est sans contredit la plus sûre : elle n'entraîne que
le médiocre embarras des explications anticipées et des
redites, que réclame la rédaction quelquefois imparfaite
du texte officiel. — Au contraire, celui dont le travail