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 dant ilyaeu trop d'infortunes pour qu'on ait pris le beari
 de son talent pour le beau de sa vie.

      Ah ! malgré le fardeau de mes chagrins amers,
      Aux heureux de ce monde il n'est rien que j'envie ;
      3e n'aurai pas vécu sans connaître la vie ;
      Tous les rêves du cœur ont embelli mes jours...
    C'est ee qu'il nous révèle lui-même dans ses Fragment»
 sur le Passé.
    Personne ne peut se flatter toutefois de l'avoir bien-
 connu ; et ceux qui ont vécu le plus dans son intimité
 ont reculé devant sa biographie comme devant une œuvre
 difficile.
    Comment, en effet, peindre les traits d'un jeune homme
 qui ne s'est jamais montré qu'en passant? saisir la res-
 semblance d'un modèle indocile chez lequel se rencontrait
 un mal qui lui rendait le repos impossible, enfin ce qu'on
 peut appeler un sort jeté ?
    Il faudrait avoir bien peu vécu pour ne pas s'être aper-
 çu que, dans ce monde, il y avait de pauvres humains
 soumis aux lois d'une agitation qui ne finit qu'à la tombe.
 Inquiets, errants, toujours en peine, ils sont ici-bas comme
 ces ombres payennes, dont les corps privés de sépulture,
n'attendent plus qu'un mausolée pour reposer en paix.
   Us ont cependant le cœur rempli d'amour, de souvenirs,
assez de liens pour les fixer ; mais leur tête, cette pauvre
tête, aïe contrepoids qui les entraîne, et les tient, par mille
oscillations, tantôt près, tantôt loin du centre d'attraction.
   Pitié, grâce pour eux ! Leur malheur, le voici : leur
bonheur, c'est de les laisser faire.
   En cela De Loy n'a jamais été trop contrarié; c'est proba-
blement cette appréhension de l'être, cette perplexité de se
voir incessamment ramené à des devoirs de famille que la
paresse de son cœur lui faisait négliger, qui nous a ren-
du cette vie de 35 ans si difficile et si voilée.
   Un premier arriéré dans ses devoirs en avait fait un