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61 et revécût au milieu des générations présentes ? La pensée de M. Nolhac est donc raisonnable et sage. Quant au mode d'exécution, nous ne sommes pas tout-à -fait de son avis, c'est-à -dire qu'un simple marbre, avec une inscription la- tine, nous-paraît une chose insuffisante. On doit se montrer généreux envers des morts tels que Gerson. Il existe, dans les éditions de ses œuvres, un portrait que l'on a quelque raison de regarder comme véritable. Pourquoi ne pas reproduire ce portrait de pèlerin, et n'en pas faire une statue, tout au moins un buste, au-dessous du quel serait placé un marbre qui rappellerait le noble exil de Gerson, et ses droits à la gratitude et à l'amour des Lyonnais? Ne serait-il pas convenable aussi que le monument fût placé en dehors de l'Eglise? Est-ce avec une inscription latine que tout cela peut et doit se dire? Non, cent fois non. Il faut que l'inscription s'adresse aux petits et aux humbles surtout; les pauvres com- prendront-ils le latin que l'on mettrait là ? Et quel latin , encore, malgré ses airs cicéroniens ! Nous sommes français, je crois; nous avons une langue, que la gloire de Louis XIV et les conquêtes de nos armées ont rendue universelle; y au- rait-il quelque inconvénient à se servir de la langue de Bossuet, de Rousseau et de Chateaubriand? Mettre des ins- criptions en latin, c'est imiter cet hôtelier qui, dans un ro- man de Walter Scott, s'est donné une enseigne en hébreu , pour la plus grande commodité des voyageurs , suivant la remarque du romancier. Malgré ces différences d'opinion, c'est de toute notre ame que nous applaudissons à la généreuse pensée de M. Nolhac. Le second opuscule de cet écrivain roule sur l'origine du mot Choléra. C'est une réponse à M. l'abbé Greppo, qui publia, voilà quelques années, une dissertation sur le môme sujet. Le mot Choléra, vient du grec, suivant M. l'abbé