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    Quant à l'éclectisme, que M. Bouillier donne pour son
point de départ, nous n'avons rien à dire ; comme philoso-
phie , c'est un sage parti que d'admettre les vérités établies
par le travail des siècles et des penseurs , et nous ne pou-
vons, nous pour qui toute philosophie se résout dans le ca-
tholicisme, nous élever contre la doctrine éclectique, car ,
ainsi que le remarque fort bien M. Gourju, le catholicisme
est une doctrine éclectique, s'il en fût. Nous plaignons tou-
tefois cette philosophie qui s'exerce en dehors d'une haute
philosophie par laquelle est dominé le monde entier , philo-
sophie sublime et profonde, philosophie qui possède le secret
de nos destinées, qui a une réponse à tout, et contre l'unité
de laquelle ne peuvent rien les discordantes luttes de toutes
les philosophies humaines. Enseigner à la pleine clarté de
l'Evangile, et n'en pas tenir compte, c'est, selon nous, se
constituer chercheur, à la façon de cet homme qui allait bra-
vement découvrir la Méditerrannée , pendant que chacun
pouvait lui dire où elle est.
    M. Bouillier affirme que tout culte a commencé par le fé-
tichisme. Où donc a-t-il puisé cette nouveauté ? L'histoire
des religions, sans compter la Genèse, qui est assez explicite,
nous montre, au contraire, que le monothéisme, et le mono-
théisme le plus pur, fut la première forme de culte. Le féti-
chisme n'en est que la dégradation et l'oubli. D'ailleurs,
comprendrait-on bien que Dieu, au moment où il façonna
l'homme à son image, ne lui eût point enseigné l'adoration,
et que l'homme, de son côté , débutât tout aussitôt par un
culte monstrueux et absurde?
    Ce que le discours de M. Bouillier peut offrir d'assertions
 tout au moins hasardées, ou de petites erreurs, un jeune
professeur, qui fut son condisciple, et, comme lui, l'élève de
M. l'abbé Noirot, a essayé , dans un écrit de quelques pages,
 iîe le combattre en le suivant pas à pas. L'opuscule de