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   Et cette critique, lors môme qu'elle ne seraitpas indispen-
sable dans un temps où les systèmes ennemis se reposent à
peine de leur lutte acharnée sur le terrain de l'art et
de la littérature, dans un temps où la poétique qui de-
vra nous régir tend peu à peu à se développer et à se
formuler, n'est-elle pas en soi du plus grand avantage,
du plus haut intérêt? Le rapprochement, la comparai-
son du génie antique et du génie moderne est féconde
en jets d'une éclatante lumière; elle nous révèle des points
de vue, des traits nombreux qui jusque là étaient res-
tés pour nous dans l'ombre; elle nous fait aimer, bénir,
admirer notre religion et notre civilisation.
   Si ce n'eut été un hors-d'œuvre dans notre plan, nous
eussions déterminé quelques-uns des caractères qui dis-
tingueront la littérature du dix-neuvième siècle ; caractè-
res qu'elle recevra et de la majesté du christianisme et
de la grandeur colossale des événements sociaux, et des
miracles industriels qui, depuis un demi siècle, s'en vont
étonnant le monde.
   M. Démons, avons-nous dit, traduit quelquefois le Grec
mot à mot. Qu'un professeur de littérature ancienne traite
ainsi quelques beaux passages d'Homère, de Sophocle,
de Démosthènes, nous approuvons, nous estimons à un
haut prix cette méthode: d'abord, parce qu'elle est
éminemment utile aux auditeurs dontla plupart ont étudié,
et ont besoin d'étudier encore la langue grecque, et par
conséquent de se familiariser avec sa syntaxe et ses par-
ticularités grammaticales; ensuite, parce qu'elle fournit
au professeur la précieuse occasion de se livrer à des
exercices de philologie ; la philologie, cette science si
riche d'instruction et de philosophie, si pleine de char-
mes pour celui qui l'enseigne et pour celui qui la re-