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134 Sous le nom de Vigiles, on désignait dans la milice romaine les soldats de garde durant la nuit, laquelle était divisée en quatre par- ties, de trois heures chacune, appelées vigiliœ (1). Quia impossi- bile videbatur, dit Végèce, in speculis per totam noctem vigilantes singulos permanere, U:o in quatuor partes ad clepsydram sunt divisée vigiliœ, ut non amplius tribus horis nocturnis necesse sit vigilare (2). Il est inutile d'entrer sur ce point dans de plus grands détails, qui pourraient, à la vérité, présenter quelque intérêt, mais qui resteraient étrangers à l'objet do cotte notice. Dans les camps, en effet, les soldats chargés successivement d'un tel service, ne for- maient pas un corps spécial ; ils ne pouvaient donc avoir un chef qui prît en aucune façon le titre permanent de Prœfeclus vigilum. Mais ce même nom de Vigiles était donné,hors do l'armée, à des hommes employés à un service qui, à certains égards, n'était pas sans analogie avec celui-ci. C'étaient des gardes établis, soit pour exercer une police nocturne, soit pour prévenir ou arrêter les incen- dies qui fréquemment avaient dévasté Rome. Lydus, écrivain grec du Ve au Vie siècle, parlant du Prcefectus vigilum, mol to'j vvûpyji-j TW'J vjxrâv, fait remonter cette institution jusqu'aux oies du Ca- pitule (3). Appien en place l'origine sous le triumvirat (4). Mais Dion Cassius, plus exact, nous apprend qu'elle fut créée par Au- guste, qui l'organisa militairement, lui donna une solde régulière, et mit à sa tête un chevalier (5). Suétone en fait aussi mention au règne do ce prince : Adversus incendia excabias nocturnas et vigiles commentus est (6). Les jurisconsultes romains confirment ce fait, et nous apprennent d'assez nombreux détails. Nous savons d'eux qu'Auguste en forma sept cohortes, chargées chacune de surveiller deux régions de la (1} On peut voir Crusius, de Xocle et nocturnis officiis tam sacris quant pro- fanis, Bremœ, 1G60, in-12. (2) Institut, reimilit., 111,8. (5) De Magistratibus reipublicœ romance, I, 60. (4) Bell, civ., V, 74G. (5) IJist. rom., LV, 566. (6) Âugust., 30.