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moine; ces paroles que le père Alexis dit à Angel, la philoso-
phie de George Sand les adresse à l'homme qui vient cher-
cher un refuge dans son sein contre le catholicisme, devenu
moooiiJane, slupide, féroce.
   « Toute lumière, tout progrès, toute grandeur sont sortis
du cloître; mais toute lumière , tout progrès, toute grandeur
doivent y périr. » Pourquoi les mêmes causes ne produiraient-
elles pas les mêmes résultats? Les institutions catholiques
sont-elles restées immobiles, ne se sont-elles pas modifiées
suivant les époques et les nouveaux besoins de l'humanité ?
Pourquoi montrer les couvents comme des réceptacles de vices
et d'ignominies ? Jean-Jacques, que George Sand ne récusera
pas sans doute, disait dans ce même dix-huitième siècle, en
parlant de la Grande-Chartreuse, près Grenoble, où il était
allé faire une excursion de botanique : «J'y ai trouvé des plan-
tes rares et de plus rares vertus. » Nous-même, nous avons
visité, il y a trois mois , ces moines , et nous n'avons pas trouvé
en eux ces chartreux, abrutis par la peur de l'enfer, qui,
je crois, n'existent peut-être que dans l'imagination de Geor-
 ge Sand.
   Nous ne sommes pas de ceux qui croient à George Sand
l'intention fixe, la résolution préconçue de combattre le ca-
tholicisme de toutes les forces de son talent. Non_, esprit émi-
nemment impressionnable , elle ne médite jamais ce qu'elle
sent, elle l'écrit. Moins coupable qu'elle ne paraît, elle ne se
doute pas du mal qu'elle produit ou qu'elle peut produire ; et
cependant elle n'ignore pas que telles considérations philoso-
 phiques qui, jetées sous la forme sérieuse , ne seront lues que
 par des esprits sérieux et par conséquent lents à ébranler dans
leurs conviclions, ces mêmes considérations , si elles viennent
 à paraître sous une forme frivole, comme celle du roman,
 seront dévorées par des esprits frivoles et jetteront là un trou-
 ble et un désordre peut-être sans remède.
    Sans vouloir suivre George Sand dans ses diatribes contre
 le cloître, où elle rencontre partout la malice et la fausseté, et