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   Mais soit que H.-J. Pointe n'eût assez de confiance ni dans
ces promesses, ni dans ses titres personnels, soit que sa propre
 expérience lui eût fait reconnaître toute l'importance de la place,
il considéra comme indispensable d'adopter un nouveau mode
de nomination qui offrit de plus fortes garanties de l'instruction et
de l'expérience de celui qui serait appelé à la remplir. Il proposa,
 en conséquence, de la mettre au concours. Quelques recteurs ayant
partagé son opinion, et d'autres l'ayant répoussée, il prit le parti
de rechercher l'assistance d'une autorité au dessus de la leur, et il
parvint à obtenir l'approbation du premier ministre dont l'influence
aurait sans doute été toute puissante si l'administration n'en eût
prévenu l'effet en devançant de près d'une année cette nomination.
   Au moment où l'on s'y attendait le moins, et dans une séance
dont l'objet fut tenu secret, ils firent tomber leur choix sur M. Car-
ret (1), autre élève dont les droits, quelque réels qu'ils fussent,
étaient sans contredit moins évidents.
   Ayant terminé ses fonctions d'interne et perdu tout espoir de
devenir chirurgien en chef, H.-J. Pointe chercha d'autres moyens
de se faire connaître et d'établir sa réputation. Il était alors âgé de
trente ans et comptait neuf années d'études bien employées, ce qui
lui donnait quelque droit à la confiance publique. Mais, au début de
la carrière, on est jaloux et impatient de renommée ; le titre d'au-
teur surtout est très flatteur pour un jeune homme, et H.-J. Pointe
eut recours à la publicité avant que la méditation et l'expérience
eussent donné toute la maturité désirable aux travaux du cabinet et
de la pratique médicale. C'est, du reste, une tentation à laquelle
bien d'autres jeunes intelligences ont succombé.
   La pourriture d'hôpital était une des maladies qu'il avait le plus
étudiée pendant son séjour à l'Hôtel-Dieu; à peine l'avait-il quitté

  (l)Carret, Michel, célèbre, surtout comme homme politique, né à Villefrau-
che(Rhône) en 1752 ; chirurgien-gaguant-maîtrise , à l'hôtel-Dicu ; député au
conseil des Cinq-cents, membre du tribunal, chevalier de la légion d'honneur.
Conseiller-maître à la cour des comptes, président de la fédération parisienne
pendant les Cent-Jours; démissionnaire de la cour des comptes à la seconde
Restauration; mon à Paris le 12 Juin 1818.