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icrit des promesses en faveur de différentes personnes, en-
tre autres pour la gendarmerie et les nécessiteux des prisons. »
   « Ce calme étonnant l'accompagne jusque sur l'échafaud.
Nous allons bien doucement, disait-il sur la route^ en marchant
au pas de charge.
   « Ce fut le 1G juillet 1793 que Chalier perdit la vie sur
l'échafaud (1); son nom vivra long-temps dans la mémoire des
Lyonnais. >  >
   « La conduite de Chalier était inconcevable. Probe dans sa
vie privée, et brigand dans sa vie publique, il prêche le meur-
tre et le pillage, dirige les taxes , toutes les mesures d'effroi,
fait encombrer les caves, et laisse les exécuteurs de ses
volontés recueillir, sans y prendre pour lui-même, le fruit
de ses extorsions. Aucune trace de corruption n'existe au
procès. Quel intérêt pouvait donc le mouvoir? L'ambition
d'être quelque chose, l'amour de dominer. Fier de sa petite
souveraineté, de ses sans-culotles, il laissait à d'autres plus
adroits le soin de recueillir les droits réels de son fief. Maître
de sa meute, glorieux de la diriger, il lui désignait la proie et
abandonnait à d'autres la curée.
   « Parleur sans valeur, écho servile de toutes les phrases
cannibales qui retentissaient dans toutes les jacobinièresde la
république, il a fait d'autant plus de mal que ses auditeurs
étaient plus ignorants, et que son esprit était plus sincèrement
exaspéré.
   « Il a fini par un trait de caractère. Chalier se peint tout
entier dans cette note qu'il remet, le jour de son supplice, à
son défenseur :
    « Le citoyen Moulin fera imprimer de suite et dans la pré-
 " sente semaine son plaidoyer prononcé pour ma défense,


   (1) Chalier fui guillotiné sur la place des Terreaux, eu face de la pharmacie
Tissier. Le bourreau prit par les oreilles sa tête dépouillée de cheveux et la
montra au peuple. On voit dans le cabinet de M. Rozas le buste et le cachet
de Chalier.