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public et gratuit de la musique, où les bonnes traditions pourraient
se perpétuer, et où se formerait le germe de nombreux talents,
que nous ne serions plus obligés, dans notre pénurie, d'aller em-
prunter à la capitale. Celle-ci, au contraire, viendrait elle-même
alimenter ses théâtres parmi nos organisations méridionales moins
étiolées que les siennes.
    Il s'agit donc de réunir tous nos exécutants, tous nos chan-
teurs, ainsi que les amateurs intéressés au perfectionnement de cet
art, pour former une association qui puisse s'organiser libre de
toute influence administrative. Je ne veux pas dire qu'il faille refu-
ser l'appui et la coopération de l'administration, s'il est possible de
l'obtenir ; bien au contraire, je crois même qu'une fois l'élan donné,
elle sera mieux disposée à nous aider de ses ressources pécuniaires ;
mais je pense qu'il faut agir activement, sans compter sur autre
chose que sur son autorisation.
    Assurément, il existe à Lyon plus de cent amateurs assez riches
pour sacrifier annuellement cent francs, si toutefois ce léger
sacrifice ne se trouve pas diminué au moins de moitié par les re-
 cettes de l'association, en donnant des concerts et de grandes fêtes
 musicales. Mais supposons un instant la réalité du sacrifice auquel
tous s'empresseraient de prendre part, le produit de cette souscrip-
 tion donnerait dix mille francs par an, somme plus que suffisante
 pour couvrir les frais de la société. Car ces frais consisteraient :
 1° dans la location d'un emplacement assez vaste pour contenir un
 orchestre de cent-cinquante à deux cents exécutants, et environ qua-
 tre à cinq cents spectateurs; 2° dans la formation d'une bibliothèque
 musicale comprenant les partitions et compositions les plus remar-
 quables des grands maîtres, tels qu'Allegri, Palostrina, Hœndel,
 Haydn, Mozart, Beethoven, Méhul, Gretri, Weber, Rossini, Meyer-
 beer, etc ; 3° dans les appointements du chef d'orchestre et de
 quelques professeurs pour le seconder dans les répétitions ; 4° enfin
 dans les frais de luminaire, pupitres, concierge, copie de musique
 etc. Quant à l'administration, elle serait exercée gratuitement, par
  un comité pris parmi les souscripteurs et nommé par eux-mêmes.
   Or, il ne s'agit pas, je le répète, de construire un bâtiment spé-
cial, ayant ses quatre façades isolées, avec portique, colonnade, etc,