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çoit, science si florissante au delà du Rhin, et malheu-
reusement trop peu cultivée chez nous, infiniment          trop
 négligée.
    Mais la philologie, telle que nous la comprenons, ne se
borne pas à Fexplication du vrai sens d'un mot ou des for-
mes difficiles d'un verbe; elle prend les mots et descend
jusqu'à leur première racine pour déterminer le rapport
phonique ou rationnel qui lie le signe à son objet; elle
prend les radicaux et les suit dans toutes leurs métamor-
phoses, soit à travers la langue mère, soit à travers les
 langues dérivées.
    Ou sait assez que ce n'est point le caprice ni le hasard qui
 ont créé les mots lors de la formation des langues primiti-
 ves, mais l'imitation et l'analogie. L'homme est essentielle-
 ment imitateur : sa nature le porte à peindre par les in-
 flexions et les articulations de la voix et par les différents
degrés d'ouverture de la bouche, le caractère qui le frappe
le plus dans chacun des objets de la création; à désigner
chaque objet par ce caractère , c'est-à-dire, le tout par la
 partie,l'être par l'attribut; et à donner à ce caractère pour
signe représentatif l'imitation à laquelle l'organe vocal a été
provoqué. Vient ensuite l'analogie , laquelle, première-
ment , saisissant des rapports entre les divers phénomènes
sensibles, transporte avec ou sans modification le signe des
phénomènes désignés à ceux qui ne le sont pas ; laquelle ,
secondement, saisissant d'autres rapports entre ces mêmes
phénomènes et les phénomènes purement spirituels, ap-
plique à ceux-ci les signes de ceux-là , et représente enfin
les analogues dans le monde moral, par le même procédé
que les analogues dans le monde de la matière. — Ainsi ,
se sont en général formées les langues; — donc vrais et lé-
gitimes sont les principes de philologie énoncés plus haut,