page suivante »
477 et des idées, qui réclament à droit au moins égal l'at- tention, Fétude et les hommages du disciple et du maî- tre de la littérature ancienne : je veux parler des Pè- res de l'Eglise. Eux aussi renferment des trésors 5 vous trouvez dans leurs écrits une onction, une énergie et une grandeur humaine, un amour de Dieu et des hommes, des aperçus sur l'ame et sut- le monde, un beau divin que ne connurent jamais les plus grands écrivains de la Grèce et de Rome. D'ailleurs, ne sont-ce pas nos pères dans les croyances, dans les idées, dans la civilisation chré- tiennes ? Ne jettent-ils pas un jour lumineux sur la vie in- dividuelle ou sociale, sur la philosophie, sur toute l'his- toire des premiers âges de notre ère ? Tant de titres de- vaient bien les placer au moins sur la même ligne que les grands païens de l'antiquité. Le conseil royal d'instruc- tion publique leur a fait enfin justice. Depuis qnelques années les Pères de l'Eglise grecque sont prescrits aux classes de troisième, de seconde et de rhétorique. N'était- ce pas une honte, en effet, qu'au dix-neuvième siècle nos humanités fussent encore toutes païennes, toutes habil- lées des haillons de la mythologie? C'est à M. Démons qu'a été confié le riche dépar- tement de la littérature ancienne, à la Faculté des lettres de Lyon. Comment M. Démons fait-il son cours ? Comment comprenons-nous un cours de littérature ancienne au dix- neuvième siècle ? Nous traiterons successivement ces deux questions. M. Démons possède à fond les auteurs grecs et les au- teurs latins dont il s'est proposé l'examen et la compa- raison; il en est imbu, il se les est incorporés, il les sait par cœur. Quand M. Démons entame un auteur, il com-