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  Sait pleurer avec art, bouder avec adresse,
  Semble de sesflatteursdéfier l'abandon
  Et vient en menaçant se livrer au pardon,
 Malicieux lutin qui, tout pétri de grâce,
 Fille est venu d'un fils nous demander la place,
 Et, malgré le dépit qui n'a duré qu'un jour,
 S'est fait dans nos deux cœurs donner sa part d'amour.

   Fragile fleur sauvée à force de culture,
 Sa sœur, qui voit enfin s'adoucir la nature,
 N'étonne pas d'abord par un air si charmant,
 Mais sa figure est douce et son cœur est aimant ;
 Sa franchise séduit, sa candeur intéresse,
Au fond de sa pensée on sent de la tendresse.
 Au sévère conseil, qui règle ses penchants,
Son cœur, qui l'a compris, répond en mots touchants.
Abandonnons, sans crainte, aux mains de la nature
Et son bonheur présent et sa beauté future ;
Une fleur me plaît mieux éclose en sa saison ;
On fait par trop d'esprit avorter la raison.

   De ces traits, qu'avec soin ma tendresse étudie,
C'est au temps d'achever la peinture agrandie.
Quand avec leurs attraits brilleront leurs talents,
Leurs portraits, plus jolis, seront plus ressemblants ;,
Le peintre sera fier alors de son ouvrage.
Mais, sans songer encore aux succès d'un autre âge,
Que ce tableau d'enfants, s'il paraît au grand jour,
Soit tel pour tous les yeux qu'il est pour notre amour,
                                    Florimond LEYOL.