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150 d'un Enfant et d'un Vieillard, et il faudrait en nommer plus que cela encore , même en se bornant à ce qu'il y a d'inédit. Nous citerons , de préférence, à cause de sa brièveté, l'ode- lette A un Pêcheur ; on y verra une face nouvelle d'un talent si pur et si antique. Pêcheur , qui des flots de la Seine Vers Neuilly remontes le cours, A ta poursuite toujours vaine Les poissons échappent toujours. Tu maudis l'espoir infidèle Qui sur le fleuve t'a conduit, Et l'infatigable nacelle Qui t'y promène jour et nuit. Des deux pêcheurs de Théocrite Ton sommeil t'offrit le trésor ; Hélas ! désabusé trop vite , Tu vois s'enfuir le songe d'or. Ici, rêvant sur ma terrasse , Je n'ai pas un sort plus heureux ; J'invoque la muse d'Horace , La muse est rebelle à mes vœux. Jouet de son humeur bizarre , Je dois compatir à tes maux ; Viens , que ce faible don répare Le prix qu'attendaient tes travaux. La nuit vient ; vers le toit champêtre D'un front gai reprends ton chemin ; Dors content, tes filets peut-être Sous leur poids fléchiront demain. Demain peut-être , en cet asile , Au chant de l'oiseau matinal, Mon vers coulera plus facile Que les flots purs de ce canal. Les deux volumes pourtant de l'édition présente ne renfer- ment pas tout ce queFontanes a écrit ; nous sommes pleins de respect pour le goût des éditeurs, mais néanmoins nous au- rions aimé à trouver ici, pour ce qui concerne la poésie, une traduction du Songe d'Enée, laquelle fut insérée dans l'Alma- nach des Muses; et, pour ce qui est delà prose, quelques mor- ceaux critiques, dispersés clans le Magasin encyclopédique et dans le Spectateur français , au XIXe siècle. Nous aurions sur-