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d'un Enfant et d'un Vieillard, et il faudrait en nommer plus
que cela encore , même en se bornant à ce qu'il y a d'inédit.
Nous citerons , de préférence, à cause de sa brièveté, l'ode-
lette A un Pêcheur ; on y verra une face nouvelle d'un talent
si pur et si antique.
                Pêcheur , qui des flots de la Seine
                Vers Neuilly remontes le cours,
                A ta poursuite toujours vaine
                Les poissons échappent toujours.
                Tu maudis l'espoir infidèle
                Qui sur le fleuve t'a conduit,
                Et l'infatigable nacelle
                Qui t'y promène jour et nuit.
                Des deux pêcheurs de Théocrite
                Ton sommeil t'offrit le trésor ;
                Hélas ! désabusé trop vite ,
                Tu vois s'enfuir le songe d'or.
                Ici, rêvant sur ma terrasse ,
                Je n'ai pas un sort plus heureux ;
                J'invoque la muse d'Horace ,
                La muse est rebelle à mes vœux.
                Jouet de son humeur bizarre ,
                Je dois compatir à tes maux ;
                Viens , que ce faible don répare
                Le prix qu'attendaient tes travaux.
                La nuit vient ; vers le toit champêtre
                D'un front gai reprends ton chemin ;
                Dors content, tes filets peut-être
                Sous leur poids fléchiront demain.
                Demain peut-être , en cet asile ,
                Au chant de l'oiseau matinal,
                Mon vers coulera plus facile
                Que les flots purs de ce canal.

   Les deux volumes pourtant de l'édition présente ne renfer-
ment pas tout ce queFontanes a écrit ; nous sommes pleins de
respect pour le goût des éditeurs, mais néanmoins nous au-
rions aimé à trouver ici, pour ce qui concerne la poésie, une
traduction du Songe d'Enée, laquelle fut insérée dans l'Alma-
nach des Muses; et, pour ce qui est delà prose, quelques mor-
ceaux critiques, dispersés clans le Magasin encyclopédique et
dans le Spectateur français , au XIXe siècle. Nous aurions sur-