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                             VIII

 et Coloniaj ces érudits, comme Menestrier et le P. Ray-
naud ; ces historiens , comme Rubys et Mathieu ; mais ces
hommes moins éminents, très nombreux toutefois, qui
brillaient chacun de leur éclat spécial, qui avaient leur
part de zèle et de savoir5 mais ces pontifes, protecteurs
des lettres, comme Camille de Neufville, comment d o n c
les efface-t-on de notre histoire ?
    S'il est besoin encoi*e que nous entrions dans notre
XIX= siècle , n'avons-nous pas donné aux lettres le nom
de Ballanche , ame pieuse et fénélonienne 5 à la philo-
logie , celui de Dugas-Montbel ; à la tribune , celui de
Camille Jordan ; à la philosophie, celui de Degérando 5 à
la statuaire, ceux de Foyatier, de Chinard, de Ruolz et de
Legendre-Hérald ; aux sciences, celui d'Ampère, et à la
mécanique celui de Jacquard? N'est-ce pas ici que se trouve
le berceau d'écrivains comme Lémontey et Aimé-Martin ;
de versificateurs, comme Bignan et Servan de Sugnyj de
peintres , comme Flandrin, Bonnefond et Orsel?
    Et maintenant d o n c , n'est-ce rien que ce génie du
 commerce, que cet esprit inventif et habile qui nous
place au premier rang dans une industrie gracieuse et
 riche ? Ce qui fait la force et la gloire d'un état, n'est-ce
 pas l'harmonie parfaite de ses provinces, l'éclat spécial de
 chacune d'elles, de même que c'est aussi du merveillenx
 ensemble des membres humains que résulte la puissance
 et la beauté du corps ? E t , parceque dans cette variété de
 destinées , Lyon aura surtout penché vers les combinai-
 sons du négoce , faudra-t-il donc lui demander de n'être
 pas ce qu'il est ? A chaque cité sa noble et utile mission !
 Celle-là ouvrira ses larges flancs aux rapides vaisseaux
  que lui renvoient les mers laintaines ; celle-ci, du haut de