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clut de là contre la latinité de l'inscription , qui, à coup sûr,
n'est pas un modèle ; mais il ne faut pas trop vite partir de la
langue tumulaire, pour arguer contre la langue réelle, car
les pierres tombales ont le malheur d'être presque toujours
surchargées de pauvretés littéraires, venues de véritables
Goths. Et, par exemple, on ne serait pas admis, je crois , à
juger de la science des Lyonnais par ces mots d'une inscrip-
tion que vous pourrez voir au cimetière de Loyasse : Dolitus a
familia ejus tota ; regretté de toute sa famille. Le malheureux
qui a forgé ce barbarisme a cru devoir ajouter encore en latin
et en grec : Iterum videbimus nos, Palin eisometha émas pour
dire : Nous nous reverrons. Ce n'est pas une académie des ins-
criptions tumulaires qui pourrait comprimer ce déluge de pla-
titudes.
   Pour en finir avec les petites querelles que nous voulons
faire à M. l'abbé Cahour, nous dirons que nous n'admettons
pas comme étant de saint Eucher la lettre à Philon , au sujet
de nie-Barbe ; c'est une pièce apocryphe. Nous ajouterons
 que l'orthodoxie de Barthélémy Aneau est pour nous assez évi-
dente , car, dans la traduction en vers d'une lettre à Valérianus
par le même saint Eucher, il y a une dédicace à l'archevêque
de Lyon, laquelle semble mettre l'écrivain à l'abri de tout fâ-
cheux soupçon.Le fait même de cette dédicace nous semble pé-
remptoire. Enfin,nous signalerons, à travers un style constam-
ment châtié, et toujours empreint de la couleur voulue, quel-
ques faibles taches qui consistent en des juxta-positions de
mots ou de phrases. Cette large part ainsi faite à lacritique^
nous en devons une bien plus large aux éloges. Notre-Dame de
Fourvières est un des meilleurs livres qui aient été écrits sur
Lyon , et il l'est par l'étendue des recherches , par le résultat
des découvertes, par l'étude de choses inédites, par un arran-
gement si convenable et si habile , par la grandeur des ta-
bleaux , par la saisissante émotion de quelques scènes, comme
celle où ligure un pauvre vieillard octogénaire qui pleure au
souvenir de la chapelle sainte, puis enfin par cet esprit de calme