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342 Crainte d'encourir une responsabilité sévère empêcha le d é - nouement de tourner au tragique. Les bataillons de la répu- blique s'avançaient à pas pressés ; bientôt ils entrèrent à R o m e , et Chinard, impérieusement réclamé par les géné- r a u x , savoura sa délivrance au milieu de ses compatriotes victorieux. Echappé à ce péril, Chinard revint dans son pays natal, où d'autres périls l'attendaient. On était au fort de la Terreur. Pendant une partie de cette tourmente, il fut chargé de pres- que toutes les décorations que nécessitaient les nombreuses cérémonies populaires. Quelle que fut sa réputation de p a - triote, il eut beaucoup à souffrir de la défiance qui travaille le peuple aux jours de crise. Cette susceptibilité ombrageuse se manifesta souvent à son égard d'une manière aussi dangereuse que bizarre. On avait, un jour, nous ne savons plus à quelle occasion, construit un simulacre de monument funéraire. Tout à coup, une rumeur inquiétante circula parmi la foule. Etait-ce qu'on venait d'apprendre une de ces nouvelles désastreuse qui, de- vançant les courriers, franchissent les distances comme par miracle ? Non ; mais des yeux de lynx avaient cru découvrir que certains ornements en style antique n'étaient autre chose que des fleurs de lis déguisées. On s'indignait tout haut d'une pareille audace, et ce ne fut pas une petite affaire que de calmer l'effervescence, qui menaçait d'aller croissant. A la barrière Saint-Clair, les bureaux de perception sont établis dans deux massifs de maçonnerie ayant la forme d'é- normes piédestaux, entre lesquels passe la roule. On eut l'idée de couronner chacun de ces massifs par un lion co- lossal, emblème d e l à ville. De nombreux oisifs stationnaient, suivant l'habitude, au bas de l'échafaudage. A mesure, que l'ouvrage avançait, une irritation de plus en plus vive se dé- clarait dans les groupes. De quoi s'agissait-il? L'artiste avait donné aux deux lions une attitude fière mais paisible. Le re- doutable fouet avec lequel ils balaient souvent leurs ennemis,