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                  LE JUIF ERRANT «,
TRADUCTION LITTÉRALE DE CH. F. SCHUBART, POÈTE ALLEMAND
                    DU XVIIIe SIÈCLE.




        Ahasvérus du fond d'une caverne obscure
     du Carmel se traîna. C'est depuis deux mille ans
     bientôt, qu'un sort fatal pousse ses pas errants
     de contrée en contrée, et que sa peine dure.
     Lorsque Jésus portant le fardeau de la croix,
     voulut au seuil du Juif reposer une fois,
     le Juif le repoussa de sa porte maudite ,
     et le Médiateur se la vit interdite.
     Ah ! Jésus chancelant tomba sous son fardeau
     près du Juif insensible à ce triste tableau.
     — Devant Ahasvérus parut avec mystère
     un Ange de la Mort, enflammé de colère :
      « Au Fils de l'homme, toi qui refusas , cruel !
      « un instant de repos, le repos éternel
      « te sera refusé jusques à sa venue ! »
    (1) Si l'on trouve à celte pièce une allure brusque, violente et tourmentée,
c'est à l'original même qu'il faut surtout s'en prendre ; car le traducteur a
voulu fidèlement reproduire les couleurs et le caractère de la poésie alle-
mande. Mais pourquoi s'est-il encore volontairement donné toutes les en-
traves de notre poésie , quand pour de tels travaux la prose lui offrait sa
complaisante élasticité ! A M. Froly ce timide avis, puisqu'il met à notre
disposition son recueil de traductions de Goethe, de Schiller, de Burger, de
Klopstock et des poètes les plus populaires au-delà du Rhin ! Nous nous féli-
 citons d'élargir ainsi, de jour en jour, le cadre de la Revue du Lyonnais'.
                                                    Note du Directeur.