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artistes l'atmosphère de Paris; là , seulement, est la sève
puissante qui doit faire porter à leurs jeunes talents des fruits
savoureux. Ce qui les attire, ce n'est pas tant peut-être le con-
tact des hommes et des idées, la réunion de toutes les supério-
rités, que l'air généreux qu'on y respire et l'intelligence et l'a-
mour pour les arts qu'on y trouve. Si jamais une ère nouvelle
luit pour nous , si la flamme divine laisse tomber quelques
rayons de ce foyer, d'intelligence et d'amour nous pourrons
garder plus longtemps et toujours nos grands artistes. En
attendant, il faut se hâter de faire cercle autour de lui alors
que l'artiste voyageur revient nous faire entendre ses chants.
Les qualités de George Hainl se sontlargementdéveloppées.
L'aisance avec laquelle il manie son instrument et attaque les
difficultés les plus ardues cause tout d'abord un inexprimable
bien-être. Quelle pureté de son ! quel fini et quel mordant
tout à la fois! La vélocité de l'archet ne nuit point à l'énergie;
le moelleux de la note s'allie à l'ampleur et à la force. Ce n'est
pas toujours que l'étude des hautes difficultés instrumentales
laisse une aussi grande place à l'expression qui vient du cœur,
George chante avec sa basse comme Duprez avec sa voix.
Les Souvenirs d'Auvergne manquent peut-être de liaison
dans les idées musicales quoique la forme n'en comporte pas
beaucoup. Nous leur préférons les beaux motifs de Guillaume
Tell, arrangés avec infiniment d'esprit. Si George Hainl ne
se laisse pas étourdir par le succès, et s'il continue à travailler
son instrument, il est appelé, nous le croyons., à devenir le
premier violoncelle de l'époque.
JOSEPH A.