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Quelque mortel impie a-t-il dans sa colère,
Insulté la demeure et l'ombre de ta mère,
     Sans nul respect pour ton malheur?

« Seule au monde, j'avais pour calmer ma souffrance
« Des hymnes que le ciel répand aux jours heureux,
« Hymnes où je puisais toute mon espérance,
« Et qui s'en vont mourir dans des jours ténébreux.

Jeune vierge à genoux devant une madone,
Dans ta sainte ferveur pour qui fais-tu les vœux
Que ton cœur chaste et pur adresse à ta patrone ?
Est-ce pour une sœur prête à revoir les cieux?
Est-ce pour un pêcheur dont l'ame est indocile
Aux préceptes divins que donne l'évangile?
     Pourquoi ces larmes dans tes yeux ?

« Nous pleurons, nous prions pour que Dieu fasse grâce
« A l'ange dont la chute épouvante le ciel;
« Pour qu'à son front terni par l'erreur, il replace
« L'auréole pieuse au rayon immortel !»

Et ces voix qui pleuraient la chute de cet ange
Disaient vrai : sur sa lyre un souffle avait passé,
Et changé l'harmonie en un accord étrange.
Alors, les yeux en pleurs et le regard baissé,
Tous ceux dont cette chute ébranlait la croyance
S'enfuirent, emportant pour unique espérance
     Un hymne du passé !
                                    M'ie Anaïs Biu