Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                          311
Jeune fille, pourquoi ton front, céleste image,
Se courbe-t-il, ainsi que la fleur du chemin
Qu'un distrait voyageur foule sur son passage ?
Tu pleures aujourd'hui, pleureras-tu demain ?
Pauvre fleur, de rosée encor toute mouillée,
Sous tes doigts délicats une rose effeuillée
      A-t-elle annnoncé ton destin ?

«   La rose sur ma bouche a fait naître un sourire,
«   Car elle m'a prédit les biens que j'ai voulus ;
«   Si je verse des pleurs, si parfois je soupire,
«   C'est que j'écoute un chant que je ne connais plus.»

Jeune ame, qui cherchais une autre ame à ta vie,
A moitié du chemin pourquoi borner tes pas ?
A ton rêve d'amour dis-moi qui t'a ravie?
Est-ce un cri de malheur que tu no comprends pas?
Est-ce la voix du doute, insultante et railleuse
Qui rit de ta croyance, âme chaste et pieuse
      Et qui te livre à ses combats?

« Ce rêve qu'une voix du ciel avait fait naître,
« Rêve par qui mes jours semblaient s'épanouir ;
« Que dans toutes mes nuits je voyais apparaître,
« Cette voix en mourant l'a fait évanouir.»

Orpheline, pleurant sur cette froide tombe,
Quel cri de désespoir est sorti de ton cœur?
Dis à mon amitié, pourquoi, blanche colombe,
Tu t'es réfugié au soin de ta douleur?