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271 Fourvières , l'asile maintenant de la vieillesse qui compte ses dernières heures, et de l'enfance qui sourit joyeuse à son ave- nir incertain, il y eut jadis, nous dit la tradition , un vaste em- porium, où les diverses tribus des Gaules, où les habitants de l'Ibérie, du Latium , de la Grèce, se donnaient rendez vous , et échangeaient leurs mutuelles richesses. Lorsque la suite des siècles amena d'autres mœurs et d'autres besoins, lorsque la colline fut désertée pour la plaine, Lyon ne cessa pas d'être ce qu'il avait été, le centre du commerce et aussi des arts. Quand notre ville fut au pouvoir des rois de Burgundes , au VIe siècle, il régnait aussi dans son enceinte une grande acti- vité commerciale ; à celle époque, Lyon s'étendait principale- ment de St-Georges à St-Paul; on se tenait là de préférence, à cause des rapports fréquents avec la Bourgogne. Mais ce fut au XVe et au XVI0 siècle que l'ébranlement le plus vaste se manifesta chez nos ancêtres, et jeta sur notre ville tout cet éclat que nous devons lui transmettre comme un pré- cieux héritage; ce fut alors qu'elle acquit cette importance commerciale qu'elle conserve toujours. Une branche d'indus- trie surtout qui signala dès ces temps-là notre ville de Lyon , ce fut la soie ; il paraît certain qu'après avoir été introduite à Avignon et dans le comtat, au XIVe siècle , par les papes, et près d'un siècle après, vers 1480, à Tours, par Louis XI, qui avait fait venir des ouvriers d'Italie, cette industrie merveil- leuse fut importée à Lyon , sous François 1 er , au commence- ment du XVIe siècle, par Alexandre Turquet et J. Nariz , Flo- rentins ou Lucquois, selon quelques auteurs; Génois, selon d'autres. Ce qu'elle devint ensuite , une fois implantée sur sa terre, en quelque sorte, classique, on peut l'apprendre dans le livre de M. Arlès-Dufour. Cette publication modestement intitulée me semble quel- que chose de remarquable. J'avoue, sans modestie comme sans honte aucune , que je n'entends rien à la science des chiffres , encore moins connais-je le département des soieries. Habitué à vivre au milieu des orateurs et des poètes, des Pères de l'E-