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glise et des poudreuses annales du p a s s é , je me sens peu capa-
ble d'apprécier à sa juste valeur l'écrit de M. Arlès-Dufour.
Toutefois, je suis sûr qu'il sera 1res bien reçu des personnes
auxquelles il s'adresse plus directement. Certes, il apparte-
nait à un Lyonnais , à l'un des membres les plus distingués de
notre Chambre de Commerce, de se livrer à une si conscien~
cieuse étude de l'état des fabriques en Europe. L'auteur n'est
pas de ces hommes qui écrivent au coin de leur feu sur ce
qu'ils ne savent pas, sur ce qu'ils n'ont jamais vu ; il a fait, lui,
de nombreux voyages, pour étudier de près sa matière ;
quand il n'a pu avoir ainsi des documents, il s'est instruit
par sa correspondance. Le résultat de ces investigations
est beau, il est heureux ; il devra être utile. M. Arlès-Du-
four nous mène par la Suisse, la Saxe, la Prusse-Rhénane,
l'Angleterre et les Indes ; il nous révèle ainsi la situation de
la soierie dans ces diverses contrées, apprécie les procédés
utiles, discute les erreurs, et enfin, pour but dernier, pour
conséquence ultérieure, en revient à notre fabrique lyonnaise
qui l'intéresse avant tout. Il voit l'industrie natale se dépla-
çant peu à peu ; il cherche des remèdes au mal, et un nou-
veau cap de Bonne-Espérance. M. Arlès-Dufour se rattache
à i\a critérium, qu'il n'abandonne p a s , l e principe d e l à liberté
commerciale ; il pense, avec d'habiles économistes, que c'est
là comme la panacée qui doit cicatriser les plaies les plus
saignantes de notre vieux corps social, mais il entend une
liberté sage et mesurée.
   Dans ce livre, où il y a tant de faits, où se pressent tant
de données précieuses, il est naturel que je m'arrête à un
beau chapitre sur Lyon. En fouillant de toutes parts, M. Ar-
lès-Dufour a rassemblé des documents édits et inédits qui
sont pleins d'intérêt. La statistique progressive de nos mé-
tiers doit piquer la curiosité des Lyonnais. Si des collisions
à jamais déplorables, si des batailles douloureuses ont armé
nos citoyens les uns contre les autres, pour leur malheur
commun, ce n'est pas d'aujourd'hui que date le deuil de la