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272 glise et des poudreuses annales du p a s s é , je me sens peu capa- ble d'apprécier à sa juste valeur l'écrit de M. Arlès-Dufour. Toutefois, je suis sûr qu'il sera 1res bien reçu des personnes auxquelles il s'adresse plus directement. Certes, il apparte- nait à un Lyonnais , à l'un des membres les plus distingués de notre Chambre de Commerce, de se livrer à une si conscien~ cieuse étude de l'état des fabriques en Europe. L'auteur n'est pas de ces hommes qui écrivent au coin de leur feu sur ce qu'ils ne savent pas, sur ce qu'ils n'ont jamais vu ; il a fait, lui, de nombreux voyages, pour étudier de près sa matière ; quand il n'a pu avoir ainsi des documents, il s'est instruit par sa correspondance. Le résultat de ces investigations est beau, il est heureux ; il devra être utile. M. Arlès-Du- four nous mène par la Suisse, la Saxe, la Prusse-Rhénane, l'Angleterre et les Indes ; il nous révèle ainsi la situation de la soierie dans ces diverses contrées, apprécie les procédés utiles, discute les erreurs, et enfin, pour but dernier, pour conséquence ultérieure, en revient à notre fabrique lyonnaise qui l'intéresse avant tout. Il voit l'industrie natale se dépla- çant peu à peu ; il cherche des remèdes au mal, et un nou- veau cap de Bonne-Espérance. M. Arlès-Dufour se rattache à i\a critérium, qu'il n'abandonne p a s , l e principe d e l à liberté commerciale ; il pense, avec d'habiles économistes, que c'est là comme la panacée qui doit cicatriser les plaies les plus saignantes de notre vieux corps social, mais il entend une liberté sage et mesurée. Dans ce livre, où il y a tant de faits, où se pressent tant de données précieuses, il est naturel que je m'arrête à un beau chapitre sur Lyon. En fouillant de toutes parts, M. Ar- lès-Dufour a rassemblé des documents édits et inédits qui sont pleins d'intérêt. La statistique progressive de nos mé- tiers doit piquer la curiosité des Lyonnais. Si des collisions à jamais déplorables, si des batailles douloureuses ont armé nos citoyens les uns contre les autres, pour leur malheur commun, ce n'est pas d'aujourd'hui que date le deuil de la